Conflits, coups d’État et conteneurs : pourquoi les itinéraires de la cocaïne au Sahel ont été perturbés.

Situés au carrefour de routes reliant l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord, les pays du Sahel sont depuis longtemps traversés par des axes du trafic de cocaïne et de résine de cannabis, principalement à destination de l’Europe.1 Ces deux marchés de la drogue sont profondément imbriqués dans les dynamiques politiques et sécuritaires de la région, ce qui signifie qu’ils influencent — et sont influencés par — les conflits et l’instabilité de la région.2 Alors que la résine de cannabis est plus importante en termes de volume, ce bulletin se concentre sur la cocaïne.

Entre 2019 et 2023, les données disponibles indiquent que le trafic de cocaïne trans-sahélien vers le nord a connu une résurgence. La consommation de cocaïne en poudre et de crack a augmenté dans certaines parties du Sahel,3 de nombreuses parties prenantes proches de ce commerce ont fait état de flux croissants,4 et des développements régionaux plus larges (examinés ci-dessous) ont créé des conditions propices à cette résurgence.

En outre, bien qu’il s’agisse d’un indicateur peu fiable des volumes trafiqués, les saisies de cocaïne, concentrées au Niger, au Burkina Faso et au Mali, ont grimpé en flèche, passant d’une moyenne de 13 kilogrammes par an entre 2015 et 2020 à 1 466 kilogrammes en 2022.5 Cela suggère une croissance soutenue du trafic trans-sahélien et a soulevé des préoccupations en matière de sécurité, étant donné les liens bien documentés entre le commerce de cocaïne et certains groupes armés non étatiques — notamment des éléments du Cadre stratégique permanent (CSP, le Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad, aujourd’hui démantelé) — opérant dans la région.6

Cependant, des changements dramatiques dans le conflit et le paysage politique du Sahel depuis 2023, et en Libye en février 2025, semblent avoir perturbé le trafic de cocaïne par le nord du Niger et, dans une moindre mesure, par le nord du Mali. Par ailleurs, les signalements d’un trafic important dans le sud du Mali, souvent considérés comme un indicateur des flux en direction du nord,7 sont probablement liés aux itinéraires côtiers du trafic.

Conflits et coups d’État poussent les trafiquants à changer de cap

Deux événements survenus en 2023 ont significativement contribué à remodeler les flux du trafic de cocaïne vers le nord en direction de l’Europe. Tout d’abord, le coup d’État de juillet au Niger, qui a ébranlé des liens de longue date entre les réseaux de trafiquants et des acteurs et soutiens financiers intégrés à l’État. Et ensuite, l’éclatement en août d’un conflit dans le nord du Mali entre les groupes armés rebelles et le groupe extrémiste Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) d’une part, et les forces armées maliennes soutenues par le groupe russe Wagner d’autre part.

Itinéraires du trafic de cocaïne avant et après la résurgence du conflit dans le nord du Mali et le coup d’État au Niger en 2023.

Figure 1 Itinéraires du trafic de cocaïne avant et après la résurgence du conflit dans le nord du Mali et le coup d’État au Niger en 2023.

Source : données de la GI-TOC et d’ACLED

À la fin de l’année 2023, le nord du Mali connaissait des niveaux de violence inédits dans la région depuis 2013,9 et de nombreux itinéraires de trafic ont été modifiés pour éviter les zones touchées par le conflit armé et les changements dans le contrôle territorial. Dans certains cas, cela a entraîné un ajustement au sein d’un corridor de trafic plus large ; par exemple, Tabankort était une plaque tournante logistique et de stockage majeure pour la cocaïne et la résine de cannabis transitant par le nord du Mali, mais ces activités se seraient déplacées à In-Afarak, qui reste sous le contrôle du Front de libération de l’Azawad, une coalition de groupes armés séparatistes formée en décembre 2024.10 Dans d’autres cas, les itinéraires ont été encore davantage réorganisés, vers des axes terrestres passant par le sud de l’Algérie, le sud du Mali, la Mauritanie ou les pays côtiers, ou vers des itinéraires aériens et maritimes.11

La réorganisation des itinéraires a particulièrement touché l’est de la région de Kidal, au Mali, où le CSP a perdu le contrôle de nœuds de trafic clés et la capacité de protéger les convois de drogues. La flambée de violence armée a augmenté le risque d’attaques contre les convois, réduisant les flux vers le Niger et entraînant une perte d’activité significative pour plusieurs intermédiaires opérant dans cette zone.12

Le coup d’État de juillet 2023 au Niger a également perturbé un système de protection existant de longue date qui permettait à de nombreux trafiquants d’opérer avec un fort degré d’impunité,13 et le résultat direct a été une forte baisse du trafic de cocaïne et de résine de cannabis par le nord du Niger. Un trafiquant impliqué dans le transport de drogues à travers le désert de Mauritanie et le nord du Mali a signalé que les réseaux au Niger n’ont pas pu se relever en raison de leur défiance à l’égard des nouvelles autorités.14 Plusieurs trafiquants de haut niveau qui avaient des liens étroits avec l’ancien régime font profil bas et ont réduit leurs opérations.15

Bien que l’infrastructure de protection soit susceptible de se reconstituer avec le temps, la perturbation du commerce a été importante et certains acteurs de haut niveau liés à l’ancien régime se sont tournés vers d’autres sources de revenus. Par exemple, immédiatement après le coup d’État, les activités de trafic de Ghoumour Itouwa Bidika, soupçonné depuis longtemps d’être un acteur du transport de cocaïne et de résine de cannabis par le nord du Niger,16 auraient diminué. Plus récemment, des sources proches de Bidika ont affirmé qu’il s’était reconverti dans le commerce informel de l’or dans le sud de l’Algérie.17 Cette situation contraste avec les marchés maliens de la cocaïne et de la résine de cannabis, où les principaux acteurs restent, selon les éléments disponibles, largement inchangés.18

Les patrouilles des forces étatiques accrues le long des corridors de trafic clés19 et une instabilité croissante fomentée par les groupes de bandits nigériens et tchadiens, qui ont fréquemment attaqué et capturé des convois de drogues, ont également contribué à la baisse des flux à travers le nord du Niger depuis 2023.20 Dans l’ensemble, à partir de la mi-2023, les trafiquants au Niger ont signalé une diminution durable des convois de drogues, en particulier ceux reliant le nord du Mali à la Passe de Salvador, un nœud clé du trafic de drogues à la frontière entre le Niger et la Libye, en route vers les marchés de consommation européens.21

De l’autre côté de la Passe, à Qatrun, dans le sud de la Libye, des affrontements ont éclaté en février 2025 entre les FAAL et des mercenaires tchadiens liés à la brigade 128 des FAAL, aujourd’hui dissoute.22 Ces mercenaires seraient liés à un trafiquant et auraient participé à la protection de cargaisons de drogues en direction du nord.23

Au moment de la rédaction de ce rapport, les combats ont chassé les mercenaires et le trafiquant de Qatrun et les ont repoussés vers le nord du Niger. Ils ont également mis un terme à la plupart des trafics dans le sud de la Libye, l’instabilité et le manque de clarté quant aux actions futures des FAAL dans la région rendant les opérations trop risquées. Conjugué aux événements survenus dans le nord du Niger, ce développement souligne la volatilité et le risque croissant pour les trafiquants opérant dans des régions théoriquement « stables » du Sahel et de l’Afrique du Nord.

Dynamiques en mutation dans le sud du Mali

Depuis la fin de l’année 2022, les flux de cocaïne transitant par le sud du Mali et du Sénégal auraient augmenté.24 Cependant, cela ne doit pas être interprété comme le signe d’une augmentation des flux trans-sahéliens en direction du nord.25 Une partie de l’augmentation est probablement attribuable au transfert des itinéraires du nord du Mali depuis 2023, comme indiqué ci-dessus, vers des itinéraires passant par la région occidentale de Kayes en direction de la Mauritanie ou du Sénégal.26 Plus important encore, les flux passant par le sud du Mali sont souvent liés au transit entre les points d’entrée et de sortie sur la côte, plutôt qu’à des chargements en direction du nord.27

La direction principale qu’emprunte le trafic passant la frontière entre le Sénégal et le Mali se serait inversée depuis la fin de l’année 2022 et est désormais principalement vers le Sénégal, vers les points d’exportation sur la côte et, à terme, vers l’Europe.28 Outre les difficultés accrues auxquelles sont confrontées les itinéraires passant par le nord, l’utilisation croissante par les trafiquants de l’Afrique de l’Ouest pour conteneuriser la cocaïne pourrait également jouer un rôle dans cette inversion.

Depuis 2019, un volume croissant de cargaisons de cocaïne arrivant en Afrique de l’Ouest est acheminé depuis le Brésil, le Suriname ou la Guyane sur des bateaux de plaisance, des navires de pêche et des navires de transport de marchandises, plutôt que par conteneurs. Dans le golfe de Guinée, ces navires déchargent (directement ou par le biais de la méthode de « drop off ») sur des navires en provenance d’Afrique de l’Ouest, où la cocaïne est débarquée, stockée, reconditionnée et redistribuée avant d’être exportée, en grande partie vers l’Europe. Bien qu’il subsiste des lacunes dans les renseignements concernant l’étape du voyage entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, on pense qu’une proportion importante des envois à destination de l’Europe est conteneurisée.

Les parties prenantes au Sénégal signalent que la cocaïne trafiquée par le sud-est, notamment en provenance du Mali, est souvent débarquée initialement en Sierra Leone ou en Guinée avant d’être acheminée vers Dakar.29 Le port sénégalais a un débit plus élevé et de meilleures liaisons avec l’Europe que les ports des États voisins, ce qui offre de meilleures possibilités pour dissimuler la cocaïne dans des cargaisons licites. Bien qu’il n’y ait pas eu de saisies significatives de cargaisons de cocaïne dans le port de Dakar ces dernières années, les capacités de scanning et de contrôle sont concentrées sur les importations, comme c’est le cas dans les ports maritimes du monde entier, ce qui signifie que les flux sortants ont moins de chances d’être saisis.

Les itinéraires passant par le Mali sont plus longs que d’autres options reliant les points d’entrée (la Sierra Leone et la Guinée) et de sortie (Dakar), notamment plus à l’ouest autour de Kalifourou au Sénégal, qui est également un itinéraire de trafic important. Alors pourquoi faire passer la cocaïne par le Mali ? Les efforts des trafiquants pour diversifier les itinéraires, pour éviter les perturbations, sont probablement un élément de réponse. Mais ce trajet plus long reflète également l’importance de longue date de Bamako en tant que base pour plusieurs trafiquants clés.

L’analyse des marchés de la drogue dans d’autres pays suggère que les cargaisons sont souvent transportées des points d’entrée vers des zones proches des lieux où sont basés les principaux acteurs, où elles sont stockées jusqu’à ce que les conditions soient réunies pour leur redistribution (lorsqu’un acheteur est confirmé ou la logistique mise en place), même si cela implique des itinéraires plus longs.30 Certaines informations indiquent également que, bien que de nombreux acteurs du commerce de cocaïne au Mali restent inchangés, certains réseaux qui opéraient auparavant dans le nord privilégient de plus en plus les itinéraires passant par le sud et les États voisins, principalement le Sénégal, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Mauritanie, ainsi que par la mer.31 Cela pourrait avoir renforcé l’importance de Bamako en tant que plaque tournante logistique dans les itinéraires sous-régionaux de la cocaïne.

Conclusion

Les réseaux de trafic à travers le Sahel ne cessent de démontrer leur capacité à s’adapter aux dynamiques changeantes en matière de sécurité et de conflit, en modifiant leurs itinéraires et leurs allégeances afin de protéger les volumes de drogues trafiqués.32 Certains éléments des récentes perturbations ne seront probablement que temporaires : au Niger, par exemple, les effets du coup d’État de 2023 s’estomperont probablement avec le temps, à mesure que les réseaux s’adapteront au nouveau paysage politique et forgeront de nouvelles relations afin de relancer leurs opérations. Cependant, les dynamiques de conflit volatiles entre les acteurs étatiques et leurs auxiliaires, et la constellation croissante de groupes armés non étatiques (insurgés, extrémistes violents et criminels) dans les zones septentrionales du Mali et du Niger, signifient que de nombreuses régions resteront sous le contrôle hétéroclite d’un certain nombre d’acteurs différents. Les trafiquants qui cherchent à traverser ces régions continueront à courir un risque élevé de perdre leur cargaison lors d’attaques, car aucun acteur ne peut garantir une protection suffisante. À moyen terme, le trafic trans-sahélien de cocaïne devrait donc continuer à être limité, les routes maritimes ou les routes terrestres traversant les États côtiers constituant une option plus fiable.

Notes

  1. Mark Micallef et al, After the storm: Organized crime across the Sahel-Sahara following upheaval in Libya and Mali, GI-TOC, novembre 2019. 

  2. International Crisis Group, Drug trafficking, violence and politics in northern Mali, 13 décembre 2018. 

  3. Il s’agit par exemple d’Agadez, dans le nord du Niger : entretiens avec des consommateurs et des revendeurs de crack et d’héroïne, ainsi qu’avec des professionnels de la santé, à Agadez, novembre et décembre 2020 ; entretien avec des représentants du Conseil régional d’Agadez, décembre 2020. Les entretiens menés dans le cadre de la cartographie des plaques tournantes illicites de la GI-TOC ont étayé ce constat dans un certain nombre d’autres régions du Sahel, notamment à Bamako. 

  4. Alexandre Bish, Soldiers of fortune: The future of Chadian fighters after the Libyan ceasefire, GI-TOC, décembre 2021; entretien avec un agent des douanes, Kidira, 2022 ; entretien avec un agent de l’OCRTIS opérant à Kidira et Tamabacounda, 2022 ; entretiens au Tchad, à Zinder, Niamey, Ouagadougou et Agadez, entretien avec un chercheur de l’OCRTIS à Sebha, en Libye, et avec une source policière italienne ayant de nombreux contacts dans le sud de la Libye et au Niger, août 2021-2022. 

  5. Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Drug trafficking in the Sahel, 2024. 

  6. Ibid. 

  7. Mali faces an explosion in drug trafficking: more than 1 466 kg of cocaine seized in 2023, Maliweb.net, 27 juin 2024. 

  8. Ceci affecterait particulièrement les dynamiques du trafic autour de la Passe de Salvador et les itinéraires contournant le passage frontalier de Toummo. Voir Alexandre Bish, Soldiers of fortune: The future of Chadian fighters after the Libyan ceasefire, GI-TOC, décembre 2021. 

  9. Ladd Serwat, Regional overview: Africa 2023, Armed Conflict Location and Event Data, novembre 2023. 

  10. Entretien à distance avec un membre de CM-FPR 2, un groupe armé affilié aux FAMa dans la région de Gao, août 2024. 

  11. Bien que l’utilisation du transport aérien ne soit pas nouvelle, les trafiquants privilégieraient également les routes aériennes reliant les capitales du Sahel, telles que Bamako et Niamey, à l’Europe, la France étant un pays de destination clé ; Guinea-Bissau police seize over 2 tons of cocaine on plane from Venezuela, Reuters, 9 septembre 2024. 

  12. Entretien avec un chercheur malien, août 2024. Cela a eu un impact plus important sur le trafic de haschisch, car la cocaïne entre également au Niger depuis d’autres pays, notamment du Bénin. 

  13. Conseil de sécurité des Nations Unies, Final report of the Panel of Experts Established pursuant to Security Council resolution 2374 (2017) on Mali and renewed pursuant to resolution 2484 (2019), 2020; Letter dated 3 August 2022 from the Panel of Experts established pursuant to Resolution 2374 (2017) on Mali addressed to the President of the Security Council, 2022; International Crisis Group, Managing trafficking in northern Niger, 6 janvier 2020; L Raineri and F Strazzari, Drug smuggling and the stability of fragile states: The diverging trajectories of Mali and Niger, Journal of Intervention and Statebuilding, 16, 2, 2022. 

  14. Entretien avec un trafiquant de drogues du département d’Arlit, août 2024, par téléphone. 

  15. Entretien avec un membre du Conseil régional de sécurité d’Agadez, août 2024. 

  16. Bidika était un acteur clé dans le transport de cargaisons de drogues pour le compte de Cherif Ould Abidine, ancien député et président du bureau régional du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme à Agadez jusqu’à sa mort en 2016. En 2021, Bidika a été arrêté après la saisie de 17 tonnes de résine de cannabis. Après un peu plus d’un an d’emprisonnement à Niamey, les charges retenues contre lui ont été abandonnées en raison d’une erreur de procédure. Le rôle de Bidika dans le trafic de drogues au Niger, et son arrestation, ont été documentés par le Groupe d’experts sur le Mali, voir : Conseil de sécurité des Nations Unies, Final report of the Panel of Experts established pursuant to Security Council resolution 2374 (2017) on Mali and renewed to resolution 2484 (2019), S/2020/785/Rev.1, 6 août 2020; Letter dated 6 August 2021 from the Panel of Experts on Mali established pursuant to Resolution 2374 (2017) addressed to the President of the Security Council, 2021. 

  17. Suivi en cours et entretiens, janvier-février 2025. 

  18. Entretiens (forces de l’ordre, membres de la communauté, spécialistes du commerce de cocaïne), Niger, nord du Mali, juillet et août 2024 et février 2025. 

  19. Cela inclut l’opération Garkuwa, lancée en 2022, qui a intensifié les patrouilles sur les corridors clés du trafic, en particulier dans les départements d’Arlit et d’Iferouan. Ces patrouilles ont ciblé les routes reliant Arlit à Assamaka et aux sites aurifères de Tchibarakaten, ainsi que les routes reliant Iferouan à Tchibarakaten. 

  20. Voir la section sur le banditisme dans Alice Fereday, Niger: Regional migration and goldmining consolidate as smuggling to Libya stagnates, GI-TOC, juillet 2023. 

  21. Entretien avec un transporteur de drogues du département d’Iferouane, août 2024, par téléphone. Entretiens (forces de l’ordre, membres de la communauté, spécialistes du commerce de cocaïne), Niger, nord du Mali, juillet et août 2024 et février 2025. 

  22. Plus précisément les combattants de Saleh Anakazi, principalement les Shuhada Waw (martyrs de Waw). 

  23. Entretien avec un chercheur local, février 2025, par téléphone. 

  24. Entretien avec un fonctionnaire du bureau de lutte contre les stupéfiants du gouvernement guinéen, Conakry, mars 2024 ; entretien avec un agent des eaux et forêts, Tambacounda, juin 2024 ; entretiens avec des officiers des forces de l’ordre maliennes travaillant dans le sud du Mali, février 2025 ; Anta Seck, Senegal: Record seizure of more than a ton of cocaine in Tambacounda, TV5Monde, 17 avril 2024 ; Douanes sénégalaises, Fight against illicit trafficking, 18 juin 2024; Mali faces an explosion in drug trafficking: more than 1,466 kg of cocaine seized in 2023, Maliweb.net, 27 juin 2024 ; l’OCRTIS a déclaré que la plupart des saisies avaient eu lieu dans le sud. Les douanes maliennes ont signalé une augmentation significative des flux de cocaïne depuis 2022 dans les régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso ; entretiens avec les forces de l’ordre, des membres de la communauté et des spécialistes du commerce de cocaïne, Bamako, juillet et août 2024. 

  25. Il s’agit d’une interprétation courante dans les médias. Voir, par exemple : Afrique — La drogue en Afrique : des pays de transit aux marchés émergents pour les narcos, Agenzia Fides, 29 juin 2024. 

  26. Entretien à distance avec un chercheur local de Gao, août 2024. Les flux le long du corridor bien établi entre Bamako et la Libye via Gao et le nord du Niger auraient diminué, certaines cargaisons étant trafiquées par le sud-est du Mali vers le Sénégal ou la Mauritanie, en route vers le Maroc. Au début de l’année 2025, une partie des cargaisons circulaient à nouveau sur ce corridor, mais l’instabilité et les rivalités entre les groupes continuent à être des obstacles. 

  27. Les liaisons terrestres entre les points d’entrée et de sortie sur la côte sont un moteur courant des mouvements trans-sahéliens de cocaïne au-delà du Mali. Par exemple, en mai 2022, 115 kilogrammes de cocaïne ont été interceptés au Burkina Faso dans un véhicule à destination du Ghana qui était passé par la Sierra Leone, la Guinée et le Mali. 

  28. Entretien avec un représentant de l’OCTRIS, Dakar, novembre 2024 ; la saisie en octobre 2022 de 300 kilogrammes de cocaïne à Kidira (région de Tambacounda) dissimulés dans un camion frigorifique immatriculé au Mali, suspecté de provenir de Bamako, était à l’époque la plus importante saisie terrestre de cocaïne au Sénégal. 

  29. Entretien avec un agent des eaux et forêts sénégalais, Tambacounda, mai 2024 ; entretien avec un douanier sénégalais, Dakar, décembre 2024 ; entretien avec un représentant de l’OCTRIS, Dakar, novembre 2024 ; discussion avec un journaliste à Tambacounda, mai 2024. 

  30. Voir l’analyse des flux de cocaïne à Madagascar dans Lucia Bird et al, Changing tides: The evolving illicit drug trade in the western Indian Ocean, GI-TOC, mai 2021. 

  31. Entretiens avec les forces de l’ordre, des membres de la communauté et des spécialistes du commerce de cocaïne, Bamako, juillet et août 2024 ; et nord du Niger et nord du Mali, février et mars 2025. 

  32. Peter Tinti, Drug trafficking in northern Mali: a tenuous criminal equilibrium, ENACT, septembre 2020.