Les saisies de cocaïne peuvent-elles servir d’indicateurs de l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest ?

Le nombre et le volume des saisies de cocaïne enregistrées en Afrique de l’Ouest ont connu un pic en 2019 et, à l’exception d’une baisse en 2020 (très probablement sous l’effet des restrictions opérationnelles dans le cadre du COVID-19), se sont maintenus à un niveau sans précédent depuis : plus de 25 tonnes de cocaïne ont été saisies en 2022. Cette forte hausse cadre avec les tendances globales à l’augmentation des saisies durant la période post-COVID.1

Bien que cette augmentation des saisies coïncide avec les niveaux record de l’offre mondiale de cocaïne,2 il est admis que les saisies ne sont pas des indicateurs fiables de l’offre de produits et qu’elles témoignent plutôt de l’efficacité des services de l’ordre.3 La capacité des saisies, et en particulier des saisies conséquentes en série, à apporter un éclairage sur l’instabilité politique actuelle et à venir est toutefois moins étudiée.

Comme pour les économies criminelles axées sur le transit de grande valeur, le trafic de cocaïne dans certains pays d’Afrique de l’Ouest s’appuie sur des structures de protection organisées qui peuvent souvent être rattachées aux échelons supérieurs de l’État et de son appareil de sécurité.4 Les précédents ont montré que les périodes de fracture politique ou de conflit dans la région peuvent être corrélées à des saisies de cocaïne importantes et en nombre, représentatives de fissures dans la structure de protection politique, qui (moyennant des frais) permet au trafic de se dérouler sans entrave.5

Une analyse récente suggère que les saisies ont tendance à être plus nombreuses durant les périodes où, du fait de l’ébranlement du système politique, les services de répression sont en mesure d’opérer avec une plus grande indépendance. Les saisies semblent également être des indicateurs d’une instabilité imminente induite par les luttes de pouvoir ou la fragmentation des systèmes politiques.

Nous avons examiné les cas tout en contraste de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Ghana pour comprendre en quoi les schémas de saisie peuvent apporter un éclairage sur l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest.

Guinée : Plus d’instabilité politique ?

La Guinée joue depuis longtemps un rôle central dans le transit en Afrique de l’Ouest de la cocaïne destinée à l’Europe. Néanmoins, l’économie criminelle du pays n’a fait l’objet que d’une attention limitée, les projecteurs étant généralement braqués sur son voisin plus tristement célèbre, la Guinée-Bissau. Les indicateurs de l’offre et du commerce de détail suggèrent que l’économie de la cocaïne en Guinée est actuellement en phase d’expansion rapide.6

L’économie de la cocaïne en Guinée se caractérise par un petit nombre d’acteurs guinéens de longue date et de haut rang, qui exercent une influence majeure sur le marché et entretiennent des liens étroits avec l’État. Au moins trois acteurs majeurs ont commencé à opérer sous le régime du président Lansana Conté au début des années 2000, ont fait l’objet de poursuites judiciaires en 2010 sous Dadis Camara (qui a mené le coup d’État militaire qui a permis de chasser Conté), et semblent poursuivre leurs activités sous Alpha Condé : Sidiki Mara, Mamady Kallo et Moussa Traoré.7 On ne saurait encore dire si ces personnes sont toujours au cœur de la dynamique actuelle de la cocaïne en Guinée.

Saisies de cocaïne en Guinée et en Afrique de l’Ouest, 1990–2023.

Figure 1 Saisies de cocaïne en Guinée et en Afrique de l’Ouest, 1990–2023.

Note: Chiffres 2023 arrêtés au mois de mai.
Source: Données recueillies par la GI-TOC auprès de diverses sources, dont l’ONUDC, de publications médiatiques et de sources confidentielles.

Comme le montre la figure 1, les saisies en Guinée ont connu un pic sans précédent depuis 2022. Ce pic s’explique dans une large mesure par les saisies de grandes cargaisons maritimes - 299 kilogrammes en février 2022, 2,6 tonnes en septembre, et 1,5 tonne en avril 2023. Cette situation est inhabituelle, car les grandes cargaisons de drogue transportées par voie maritime bénéficient généralement d’un niveau de protection opérationnelle plus élevé que les petites cargaisons transportées par voie aérienne.

Cette série de saisies en vrac a commencé peu après le coup d’État de 2021 qui a renversé Condé et porté Mamadi Doumbouya au pouvoir. Elle a également ébranlé la structure politique en place : de hauts dirigeants politiques ont été destitués de leurs fonctions, et plus de 40 officiers de l’armée, qui a longtemps joué un rôle clé dans la protection de l’élite du commerce de la cocaïne dans le pays, ont été mis à la retraite forcée, tandis que plusieurs postes militaires de haut rang étaient remaniés.8 Il est probable que cela ait créé des fissures dans les systèmes de protection établis et bien huilés, d’où les saisies effectuées par les forces de l’ordre depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement.

Cette récente vague de saisies semble indiquer que, bien que la cocaïne continue de transiter par la Guinée, le système de protection qui l’a facilitée (et peut-être le système plus large des entrepreneurs criminels) est plus fragmenté qu’il ne l’était sous Condé. Les services de répression ont ainsi eu plus de latitude pour intervenir, ce qui a permis d’apporter un nouvel éclairage sur l’économie criminelle opaque de la cocaïne.

Le deuxième élément de l’hypothèse, à savoir les saisies en tant que précurseur de l’instabilité politique, est, bien entendu, difficile à confirmer. La figure 2 compare la stabilité politique de la Guinée, telle que mesurée par les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, aux saisies de cocaïne enregistrées. Les données montrent clairement que la hausse des saisies est intervenue juste avant une très nette détérioration de la stabilité de la Guinée à la suite du coup d’État de 2021.

Stabilité politique et saisies de cocaïne en Guinée.

Figure 2 Stabilité politique et saisies de cocaïne en Guinée.

Le rang centile indique la position du pays par rapport aux autres pays en ce qui concerne le sentiment de stabilité politique et d’absence de violence/terrorisme, 0 correspondant au rang le plus bas et 100 au rang le plus élevé.
Source: GI-TOC, Banque mondiale

Pour ce qui est de l’avenir, l’emprise de Doumbouya sur le pouvoir a été remise en question depuis le coup d’État et, bien qu’il ait été en mesure de résister aux affrontements avec les hauts responsables de la junte militaire au pouvoir, sa base d’appui n’est en aucun cas consolidée. Bien que membre des forces spéciales guinéennes, Doumbouya est considéré comme relativement jeune et a passé plusieurs années à l’étranger. Certains éléments de la vieille mais influente garde militaire verraient donc encore en lui un étranger. La dynamique politique actuelle en Guinée est extrêmement fragile – la junte militaire semble fracturée, s’attachant à museler la liberté d’expression et n’apportant que peu de clarté sur la voie qui mène à la démocratie. La récente série de saisies en vrac semble en effet présager une nouvelle instabilité politique en Guinée.9

Guinée-Bissau : Le système de protection se remet en place

Deux saisies exceptionnelles de cocaïne en 2019 (789 kilogrammes et 1 869 kilogrammes) ont souligné l’importance de la Guinée-Bissau en tant que point de transbordement sur les routes du trafic mondial de cocaïne. Le calendrier de ces importations de cocaïne (qui ont eu lieu juste avant les élections législatives et présidentielles de 2019, respectivement) est révélateur.

On s’accorde tout d’abord à dire que les saisies ont été dictées par la nécessité de financer des campagnes électorales.10 Elles s’avèrent ensuite avoir eu lieu pendant la période d’incertitude politique qui a précédé les élections. Les services de police judiciaire du pays opéraient alors en toute indépendance, sans entrave de la part de l’exécutif et avec le soutien de hauts fonctionnaires, dont le premier ministre et le ministre de la justice.

Peu après ces saisies, le système politique a de nouveau été ébranlé : les élections se sont terminées par l’occupation des bâtiments de l’État par les forces militaires en mars 2020, mettant ainsi fin à une période de six ans de non-ingérence de l’armée dans les affaires de l’État. À noter que deux indicateurs composant l’indice des États fragiles témoignent d’une nette augmentation de la fragilité du pays depuis 2020.11 Si l’on se penche sur l’histoire de la Guinée-Bissau, on constate que la dernière série de saisies enregistrées en 2006 a également précédé de peu les convulsions du système politique, marquées par des coups d’État et une série d’assassinats politiques.

Après la transition de pouvoir, le nombre de saisies a de nouveau diminué. Peu après son arrivée au pouvoir en février 2020, le président Embaló a déclaré publiquement aux médias internationaux que son investiture avait « clos un chapitre » de l’histoire de la Guinée-Bissau, en référence à la réputation de plaque tournante du trafic de cocaïne du pays.12

Les saisies ont peut-être diminué, mais des sources bien placées affirment que le trafic de cocaïne a augmenté au cours de cette période.13 Les renseignements fournis par les autorités nationales et internationales chargées de l’application de la loi font état d’une arrivée continue et croissante dans les eaux territoriales bissao-guinéennes de cocaïne transportée dans des navires-mères et transbordée sur des navires plus petits pour être déchargée dans des points situés le long de la côte.14

Saisies de cocaïne, coups d’État et événements politiques en Guinée-Bissau, 1996–2022.

Figure 3 Saisies de cocaïne, coups d’État et événements politiques en Guinée-Bissau, 1996–2022.

Note: Le rang centile indique la position du pays par rapport aux autres pays en ce qui concerne le sentiment de stabilité politique et d’absence de violence/terrorisme, 0 correspondant au rang le plus bas et 100 au rang le plus élevé.
Source: GI-TOC, Banque mondiale

Les parties prenantes proches des enquêtes sur les saisies de cocaïne dans les eaux territoriales et les ports des pays voisins, notamment le Sénégal et la Gambie, ont indiqué à plusieurs reprises que les cargaisons avaient pour destination la Guinée-Bissau.15 On pense par exemple que les 2 026 kilogrammes de cocaïne saisis sur le navire La Rosa au large de Dakar en octobre 2021 étaient destinés à la Guinée-Bissau.16 Selon des consommateurs de drogue à Bissau, le prix de la cocaïne en poudre est actuellement plus bas qu’auparavant. La baisse du prix de la cocaïne ne va pas dans le sens d’une pénurie actuelle de l’offre.17

La baisse marquée des saisies en Guinée-Bissau depuis le début de l’année 2020 semble donc témoigner du rétablissement d’un système de protection du transport de cocaïne et d’une restriction sensible de la liberté d’action de la justice pénale, et plus particulièrement de la police judiciaire.18 Bien que l’année 2022 ait été marquée par de nombreux signes d’instabilité politique (une tentative de coup d’État qui aurait échoué, le redéploiement des troupes de maintien de la paix de la CEDEAO et la dissolution de l’Assemblée nationale par le président pour cause d’« urgence politique ») de nombreuses parties prenantes en Guinée-Bissau ne pensent pas que le pouvoir présidentiel soit gravement menacé. Au contraire, le système de protection politique semble s’être consolidé, avec une concentration croissante du pouvoir entre les mains du président.

Ghana : Des tendances contestées

Le Ghana sert depuis longtemps de point de transit de la cocaïne destinée à l’Europe. Les saisies dans le pays ont toutefois chuté après 2013 et sont restées faibles depuis lors. La plateforme de surveillance des drogues de l’ONUDC n’a suivi qu’une seule saisie de plus de 100 kilogrammes dans le pays depuis 2014.19 Cette pénurie survient dans un contexte d’escalade des saisies dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Comment cela s’explique-t-il ?

Saisies de cocaïne enregistrées au Ghana, 2000–2023.

Figure 4 Saisies de cocaïne enregistrées au Ghana, 2000–2023.

Note: Chiffres 2023 arrêtés au mois de mai.
Source: Données recueillies par la GI-TOC auprès de diverses sources, dont l’ONUDC, dans des publications dans les médias et auprès de sources confidentielles.

Certaines parties prenantes nationales et internationales ont suggéré que le renforcement des systèmes de sécurité aux points d’entrée (en particulier à Tema, plus grand port maritime du pays et principal point d’entrée de la cocaïne) a rendu l’importation de cocaïne plus difficile pour les trafiquants, ce qui a entraîné un déplacement du commerce vers d’autres pays.20 Cette approche s’appuie sur la diminution du nombre de saisies pour évaluer les volumes. Elle est peu fiable.21

D’autres personnes travaillant pour la justice pénale et dans des sphères plus larges ne sont pas d’accord avec ces conclusions.22 Elles avancent plutôt que si le trafic peut se poursuivre sans entrave de la justice, c’est grâce à la protection dont bénéficie le trafic de cocaïne, documentée de longue date, dans les hautes sphères.23 Parallèlement, l’intimidation croissante des journalistes a entraîné une augmentation de l’autocensure et une faible couverture du sujet politiquement sensible du commerce de la cocaïne.24

Les données vont dans le sens de cette deuxième hypothèse, à savoir que l’absence de saisie sur une longue période s’explique par la protection sans faille dont a bénéficié ce commerce. Il faut savoir tout d’abord que le transbordement de cocaïne en haute mer de navires-mères vers des navires plus petits, avec débarquement à des points d’entrée côtiers hors des ports maritimes officiels, est courant en Afrique de l’Ouest. Cette forme de transport de drogues n’est pas affectée par le renforcement des contrôles dans les ports officiels. Plusieurs saisies importantes de cocaïne destinée au Ghana ont par ailleurs été effectuées récemment au Brésil, un point d’exportation clé vers l’Afrique de l’Ouest.25

Troisième point : le prix de détail du crack à Accra, à 30 kilomètres de Tema, est, selon les consommateurs de drogue, resté le même en valeur nominale (à environ 10 cédis ghanéens la balle) entre 2017 et 2023 (soit 1,9 € en 2017, 0,8 € en 2023).26 Les personnes interrogées à Accra en 2023 signalent également que la pureté du crack est restée globalement stable depuis 2015 environ.27 Les témoignages des revendeurs indiquent qu’il n’est pas plus difficile qu’avant de se procurer de la cocaïne en poudre auprès des grossistes.28

Si l’on tient compte de l’inflation, le prix du crack a baissé de plus de 60 % entre 2017 et 2023.29 À noter que les données relatives à l’accessibilité de la cocaïne sur les marchés de détail européens, auxquels est destinée la majeure partie de la cocaïne transitant par le Ghana, font état d’une augmentation de 38 % de l’« accessibilité » de la cocaïne sur les marchés de détail européens entre 2015 et 2020.30

La baisse des prix en valeur réelle, associée à une pureté apparemment stable,31 semble indiquer qu’il y a plus, et non moins, de cocaïne en poudre sur les marchés du crack du Ghana. Le marché établi de la consommation de cocaïne du Ghana est depuis longtemps alimenté par les flux de cocaïne transitant par le pays et n’est pas un destinataire à part entière. Cela laisse supposer que le flux de cocaïne qui transite par le Ghana est stable ou en hausse depuis le milieu des années 2010 et conforme aux tendances régionales plus larges. Il est probable qu’une partie de ces importations se fasse par voie terrestre et une autre partie par les zones côtières du Ghana.

L’absence de perturbation sur les marchés de détail, ainsi que les saisies continues de drogue destinée au Ghana dans les principaux points d’exportation, semblent suggérer que la deuxième analyse (qui met en évidence un système de protection sans faille) pourrait expliquer l’absence de saisie au Ghana sur une longue période. Le système de protection politique n’a montré que peu de signes de fracture, même lors des élections très disputées de 2016, qui ont entraîné un changement de dirigeants, avec l’arrivée au pouvoir du Parti patriotique national.

Les saisies de cocaïne comme outil d’analyse et de prévision de l’instabilité politique

L’analyse des économies illicites est, d’une manière générale, entravée par le manque de données fiables. Les saisies, qu’il s’agisse de cocaïne ou d’autres produits, offrent depuis longtemps bien peu d’indications sur ces opérations opaques. Dans le cas de la cocaïne (dont le marché est de par sa nature souvent protégé par des membres de l’État de haut rang) ces indications offrent des indices pour mieux cerner non seulement les opérations menées sur le marché lui-même, mais aussi sur la protection fournie et, dans certains cas, sur les hautes sphères politiques. L’application stratégique de cet angle d’analyse aux saisies de cocaïne pourrait contribuer à l’analyse, et peut-être la prévision, de l’instabilité politique dans les pays de transit d’Afrique de l’Ouest et au-delà.

Notes

  1. Global report on cocaine, 2023: Local dynamics, global challenges, ONUDC, mars 2023, https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/cocaine/Global_cocaine_report_2023.pdf

  2. Ibid. 

  3. Pour un aperçu de l’a façon d’utiliser les données relatives aux saisie pour mesurer la portée et l’ampleur de la criminalité organisée, voir Fiona M. Underwood, Using seizure data to measure the scope and scale of organized crime, Global Organized Crime Index - Documents de travail, GI-TOC, avril 2023, https://globalinitiative.net/analysis/measuring-organized-crime-ocindex/

  4. Mark Shaw, ‘We pay, you pay’: Protection economies, financial flows, and violence, dans Hilary Matfess et Michael Miklaucic (eds), Beyond Convergence, World Without Order. Washington, DC: Center for Complex Operations, 2016, pp 235–250. 

  5. Mark Shaw, West Africa’s warning flares? Rethinking the significance of cocaine seizures, 8 novembre 2021, ENACT, https://enactafrica.org/research/policy-briefs/west-africas-warning-flares-rethinking-the-significance-of-cocaine-seizures

  6. La consommation de stupéfiants serait en augmentation et les acteurs du gouvernement et de la société civile observent une croissance du marché, en particulier depuis 2021. 

  7. Cour d’Appel de Conakry, n° 05/1/03/2010 ; Cour D’Assises de Conakry, n° 007/15/09/2010 ; Cour D’Assises de Conakry, n° 007/15/09/2010. 

  8. Africa Intelligence, Poker menteur entre Mamady Doumbouya et l’armée, 7 avril 2022, https://www.africaintelligence.fr/afrique-ouest/2022/04/07/poker-menteur-entre-mamadi-doumbouya-et-l-armee,109765668-art

  9. Pour en savoir plus sur la détérioration de la situation depuis 2015, voir The Fund for Peace, Fragile States Index annual report 2022, juillet 2022, https://fragilestatesindex.org/wp-content/uploads/2022/07/22-FSI-Report-Final.pdf, p 24. 

  10. Voir, par exemple, Breaking the vicious cycle: Cocaine politics in Guinea-Bissau, Mark Shaw et A Gomes, GI-TOC, mai 2020. 

  11. Indicateurs relatifs à la légitimité de l’État et aux services publics, Fragile States Index, données par pays, https://fragilestatesindex.org/country-data/

  12. Micael Pereira, Até onde vai a rota do narcotráfico que passa na Guiné-Bissau? Veja o vídeo da grande reportagem ‘Na rota da coca’, Expresso, 9 Avril 2022, https://expresso.pt/multimedia/video/2022-04-09-Ate-onde-vai-a-rota-do-narcotrafico-que-passa-na-Guine-Bissau–Veja-o-video-da-grande-reportagem-Na-rota-da-coca-00bf5661

  13. Entretien avec l’ancien ministre de la Justice de la Guinée-Bissau, juin 2022, par téléphone. 

  14. Entre mars 2020 et décembre 2021, les forces de l’ordre ont suivi le déchargement d’au moins quatre grandes cargaisons de cocaïne dans les eaux territoriales bissao-guinéennes. Elles n’auraient pas été en mesure d’agir en raison de la protection politique et militaire de haut niveau dont bénéficiaient les opérations. Entretiens avec des sources proches des forces de l’ordre en Guinée-Bissau, janvier à mars 2022. 

  15. Entretiens avec des forces de l’ordre à Dakar (Sénégal) et à Banjul (Gambie), octobre-décembre 2021. 

  16. Entretiens avec des responsables de la sécurité en Guinée-Bissau, au Sénégal et en Gambie, octobre-décembre 2021. 

  17. Le prix se situait entre 15 000 et 18 000 FCFA (23-27 €) le gramme en avril 2023. Entretiens avec des personnes consommant de la drogue à Bissau, avril 2023. 

  18. Bien que ces jeux d’influence politique sur la justice pénale en Guinée-Bissau soient loin d’être les premiers, ils se sont accélérés depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel au début de l’année 2020. 

  19. Global report on cocaine, 2023 Local dynamics, global challenges, ONUDC, mars 2023, https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/cocaine/Global_cocaine_report_2023.pdf

  20. Entretiens avec des agents des forces de l’ordre et des représentants du Narcotics Control Board (NACOB), Accra, mai 2023. 

  21. Voir Fiona M Underwood, Using seizure data to measure the scope and scale of organized crime, Global Organized Crime Index - Documents de travail, GI-TOC, avril 2023, https://globalinitiative.net/analysis/measuring-organized-crime-ocindex/

  22. Entretiens avec des membres du système judiciaire ghanéen, des procureurs, des représentants du NACOB, des consommateurs de drogue, Accra, mai 2023. 

  23. Not just in transit: Drugs, the state and society in West Africa, West Africa Commission on Drugs, juin 2014, http://www.globalcommissionondrugs.org/wp-content/uploads/2017/02/WACD_En_Report_WEB_051114.pdf

  24. Entretien avec un journaliste d’investigation, Accra, mai 2023. La position du Ghana dans le classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières a chuté en 2022 et 2023 pour tomber à son plus bas niveau en 18 ans. Voir également le classement de la liberté de la presse 2023 : Ghana, Reporters sans frontières, https://rsf.org/en/country/ghana

  25. Y compris en 2019 et 2021. Données de la police fédérale brésilienne, citées dans https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/cocaine/Global_cocaine_report_2023.pdf

  26. Prix recueillis lors d’entretiens avec des consommateurs de drogue, novembre 2017, mai 2023, Accra ; Lucia Bird, Domestic drug use in Ghana: An under-reported phenomenon, 2019, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2019/07/Ghana-Drug-Report-web.pdf. Remarque : Certains consommateurs de drogue en 2023 ont noté que les prix du crack étaient plus bas (environ 6 GHC, soit 0,83 €) en 2021. Si l’on se base sur ce prix, la baisse réelle des prix entre 2021 et 2023 est de 27 %. 

  27. Discussions de groupe avec des consommateurs et consommatrices de drogue, Accra, mai 2023. 

  28. Entretien avec un petit dealer de crack, Accra, mai 2023. 

  29. Calculé sur la base de l’évolution de l’indice des prix à la consommation entre 2017 et 2023. Voir Banque mondiale, Indice des prix à la consommation (2010 = 100), Indicateurs de développement dans le monde,https://data.worldbank.org/indicator/FP.CPI.TOTL.ZG ; Statista, Ghana : Taux d’inflation de 1987 à 2028, https://www.statista.com/statistics/447576/inflation-rate-in-ghana/

  30. L’« accessibilité » tient compte des conditions économiques et de la pureté, et représente « ce qu’un gramme d’une drogue pure, « non-coupée », coûte aux acheteurs compte tenu du niveau de vie dans leur pays ». European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction, EU Drug Market, Cocaine (LU: Publications Office, 2022), https://data.europa.eu/doi/10.2810/944155

  31. Aucune analyse chimique des échantillons n’ayant été effectuée en 2017 et en 2023, la stabilité de la pureté indiquée par les consommateurs de drogue ne peut être confirmée.