Le trafic de carburant et d’armes s’est intensifié au Tchad et dans l’ensemble du Sahel sur fond de conflit au Soudan.
Après des mois de tensions latentes, une lutte de pouvoir entre le chef du Conseil militaire de transition du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, et son adjoint, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti », a déclenché un conflit brutal le 15 avril 2023.1 Les deux rivaux, chefs respectifs des forces armées soudanaises (FAS) et des Forces de soutien rapide (FSR), engagés dans une lutte pour la domination, sont loin d’être seuls sur le champ de bataille. Une série d’alliés puissants (Libye, Égypte, Turquie, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Russie) leur apportent un appui diplomatique, financier et logistique.2
Les retombées économiques, sécuritaires et humanitaires du conflit soudanais remodèlent les économies illicites bien au-delà de ses frontières poreuses, notamment au Tchad et dans la région du Sahel. Bien que ces économies illicites ne soient pas au cœur de l’impasse actuelle au Soudan, elles constituent des éléments essentiels de l’économie de guerre qui alimente et soutient le conflit. La crise a déjà entraîné une augmentation du trafic d’armes et de carburant, et devrait également stimuler la demande d’êtres humains conduits clandestinement vers le nord le long d’itinéraires établis.3 Cette situation constitue une menace importante pour la stabilité régionale, car elle fournit aux groupes armés les ressources nécessaires pour prolonger le conflit et intensifie les problèmes économiques et de sécurité auxquels sont confrontées les communautés vulnérables.
Les économies illicites qui alimentent le conflit soudanais
Les faits montrent que deux des marchés illicites qui sous-tendent l’économie de guerre du Soudan ont pris de l’ampleur depuis que le début du conflit : le trafic d’armes et de carburant. Malgré la fermeture officielle de la frontière entre le Tchad et le Soudan en réponse au conflit,4 les trafiquants de l’est du Tchad ont signalé une augmentation du trafic transfrontalier de carburant et d’armes en provenance du Tchad et de la Libye vers la zone de conflit.5
Le conflit en cours a considérablement perturbé les chaînes d’approvisionnement régionales en carburant, essentielles au maintien de la guerre, ce qui a entraîné des changements notables sur le marché du trafic de carburant. Les perturbations de la capacité opérationnelle de Port-Soudan, principale plaque tournante pour l’importation de carburant avant la guerre, et le long des routes clés entre Port-Soudan et Khartoum, auraient induit une dépendance accrue à l’égard des importations de carburant en provenance de Libye.6 Bien qu’une quantité importante de carburant soit introduite directement au Soudan par la région de Kufra, au sud-est de la Libye, le Tchad sert également de couloir stratégique.7
Le rôle du Tchad en tant que plaque tournante du trafic de carburant a été mis en lumière pour la première fois suite à l’exonération pendant deux mois des droits de douane et des taxes sur les importations de carburant en provenance de Libye, décidée par le gouvernement tchadien le 30 mars 2023. Cette exonération, ainsi que l’interdiction des exportations de carburant, visaient à remédier à la pénurie de carburant au Tchad, due en grande partie à la fermeture de l’unique raffinerie de carburant du pays pour des raisons de maintenance.8
Avant l’exonération, les camions transportant du carburant libyen étaient rares, car des droits et taxes étaient imposés par les douanes tchadiennes à la frontière. Le carburant libyen subventionné en provenance du Tchad était principalement transporté par des trafiquants individuels (souvent d’anciens combattants tchadiens ou soudanais) dans des fûts de carburant à l’arrière de camionnettes empruntant des itinéraires de contrebande.9 Ce type de carburant était principalement utilisé pour approvisionner les zones d’extraction d’or telles que Kouri Bougoudi, où se concentrent les marchés illicites et les acteurs criminels armés,10 mais rarement au-delà du sud du pays.
Depuis le mois d’avril, et plus particulièrement depuis le début du conflit, le nombre de camions-citernes transportant du carburant de la Libye vers le nord du Tchad aurait cependant très sensiblement augmenté. Beaucoup d’entre eux transiteraient par le Tchad et se dirigeraient vers le Soudan, malgré l’interdiction d’exporter.11 Les camions-citernes entrent au Tchad soit directement par la région de Kouri Bougoudi, soit par le nord du Niger. Ils traversent ensuite plusieurs villages tchadiens avant d’entrer au Soudan, un volume important de carburant étant livré à la fois dans l’est du Tchad et au Darfour (voir figure 1).12
On estime à une quinzaine le nombre de camions-citernes, transportant chacun 36 000 litres de carburant, qui ont transité chaque semaine de mai, souvent en convois de trois à cinq véhicules.13 La période d’exonération fiscale étant désormais terminée (et dans l’hypothèse où le gouvernement tchadien ne la reconduirait pas), des trafiquants individuels de carburant devraient répondre à la demande de carburant dans un contexte de guerre.
La perturbation des chaînes d’approvisionnement en carburant causée par le conflit soudanais a également provoqué une forte augmentation des prix du carburant. Depuis l’augmentation des exportations de carburant libyen vers le Soudan au début du mois de mai 2023, le prix du carburant sur le marché noir d’Um al-Aranib, dans le sud de la Libye, a doublé, passant de 1,5 dinar libyen à 3 dinars le litre (soit de 0,3 € à 0,6 € environ).14 Le prix du carburant dans le nord du Tchad, traditionnellement dépendant du carburant libyen, a également grimpé en flèche. Un bidon de carburant de 60 litres à Zouar, dans le nord du Tchad, coûtait ainsi 40 000 FCFA (60 €) le 23 mai, en très nette hausse par rapport à la fourchette de prix d’avant mai 2023, comprise entre 27 500 et 30 000 FCFA (42-46 €).15
L’augmentation du prix du carburant a eu des répercussions importantes sur l’économie régionale et a exacerbé les difficultés économiques des habitants du Tchad, qui reste l’un des pays les plus pauvres au monde.16
L’escalade du conflit a également stimulé les flux d’armes illicites dans la région. Depuis la fin mai 2023, le trafic d’armes destinées aux groupes armés non étatiques directement liés à la guerre a considérablement augmenté. La demande soudanaise d’armes, alimentée principalement par des civils cherchant à se protéger, des communautés exigeant des représailles et des groupes armés souhaitant renforcer leur puissance de feu, a explosé.17 La demande pourrait encore augmenter du fait du besoin de protection des civils, encouragés par des figures politiques telles que Minni Minnawi, ancien chef rebelle de l’Armée de libération du Soudan et actuel gouverneur du Darfour, qui a appelé les habitants du Darfour à « prendre les armes pour défendre leurs biens ».18
La porosité de la frontière entre le Soudan et le Tchad favorise ces flux, tout comme les activités des réseaux de contrebande, principalement composés d’anciens combattants tchadiens et soudanais. La plupart des armes proviennent de stocks militaires abandonnés, volés ou vendus illégalement, ainsi que d’autres conflits persistants dans la région.
Les risques posés par cette recrudescence du trafic d’armes sont considérables. Les combattants soudanais en fuite pourraient se réfugier au Tchad, contribuant ainsi à la prolifération des armes dans le pays.19 Et ces armes pourraient bien se retrouver entre les mains de groupes rebelles cherchant à renverser le gouvernement tchadien et à étendre leur influence régionale, ou de groupes criminels désireux de dominer le trafic de stupéfiants ou d’autres activités illicites. Ces armes pourraient également être utilisées pour commettre des actes de violence à l’encontre de civils et de groupes rivaux, et intensifier les conflits intercommunautaires.
Les conflits sont susceptibles d’entraîner une augmentation durable des flux de trafic d’êtres humains
Entre le début de la guerre au Soudan et le mois de juin 2023, 150 000 réfugiés ont fui vers le Tchad, en provenance principalement de villes proches de la frontière tchadienne.20 Si le conflit perdure, on peut s’attendre à ce qu’un nombre croissant de réfugiés originaires d’autres régions du Soudan déchiré par la guerre arrivent au Tchad.
Les personnes déplacées pourraient s’installer dans un premier temps dans d’autres pays du Sahel ou en Libye, où il existe une diaspora soudanaise bien établie, ce qui risque d’accroître la demande de services de contrebande dans le nord de la Libye.21 À plus long terme, les déplacements croissants en provenance du Soudan pourraient également accroître la demande de traversées maritimes de la Libye vers l’Europe. Étant donné que les personnes déplacées et les demandeurs d’asile à l’étranger peuvent passer des années en transit, les effets de la guerre actuelle au Soudan sur le trafic de migrants en Libye et au Sahel pourraient ne se faire sentir que dans les années à venir.
Les longs délais de traitement des demandes d’asile dans les États voisins risquent d’accroître la pression sur les communautés locales et d’exacerber les conflits intercommunautaires à moyen terme. Au Niger, par exemple, les tensions autour des demandeurs d’asile soudanais à Agadez risquent de s’aggraver si l’afflux de nouveaux réfugiés soudanais se poursuit.22
Les réfugiés soudanais récemment déplacés qui cherchent à transiter par le Tchad risquent d’accroître la demande de services auprès des réseaux de passeurs du pays. De nombreux réseaux sont composés de combattants et d’anciens combattants tchadiens, pour qui le trafic de personnes est une source de revenus importante.23
L’économie tchadienne du trafic d’êtres humains facilite principalement les mouvements de l’est vers le nord du Tchad et le sud de la Libye, où les perspectives de travail, notamment dans l’extraction d’or, ont attiré de jeunes hommes tchadiens et soudanais depuis le boom de l’extraction artisanale et à petite échelle de l’or, qui a commencé en 2013.24 Les réseaux sont réputés exploiter les migrants vulnérables, dont beaucoup voyagent à crédit pour travailler dans les champs aurifères du nord du Tchad et du sud de la Libye. Leur « dette » est rachetée aux passeurs par les propriétaires des sites aurifères pour lesquels les migrants sont contraints de travailler sans rémunération, souvent pendant des périodes indéterminées, jusqu’à ce qu’ils aient réglé leur dette. Les réfugiés soudanais qui empruntent ces itinéraires sont exposés à ce type d’exploitation.25
Le conflit offre de nouveaux flux de ressources aux rebelles tchadiens : des pions au potentiel perturbateur
Tout en alimentant l’instabilité des économies illicites de la région, le conflit au Soudan offre de nouvelles opportunités aux combattants rebelles tchadiens. Ces rebelles sont des acteurs clés des marchés criminels sahéliens et jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre précaire des pouvoirs au Soudan et au Tchad, ainsi que dans l’ensemble de la région du Sahel. Le conflit pourrait également menacer la paix fragile entre le Tchad et le Soudan, qui tient depuis qu’un accord de paix signé en 2010 a mis fin au conflit de cinq ans entre les deux gouvernements, conflit qui a vu chaque pays financer des groupes rebelles rivaux.26
Depuis l’accord de cessez-le-feu d’octobre 2020 en Libye, les combattants tchadiens, qui se sont engagés dans le mercenariat en soutenant différentes factions libyennes en guerre depuis 2011, ont moins de raisons de rester en Libye et se sont tournés vers d’autres sources de revenus, y compris les économies illicites du Sahel.27 Au fur et à mesure que le chaos s’installe au Soudan, les combattants tchadiens, habitués à identifier de nouvelles sources de revenus, pourraient bien profiter de l’instabilité pour trouver une nouvelle base au Soudan, susciter une nouvelle demande de leurs services en tant que mercenaires et tirer profit de l’économie de guerre.28
Les groupes rebelles tchadiens sont des vétérans de l’économie criminelle de la région, qu’il s’agisse de stupéfiants, d’armes, de voitures ou de personnes, dont ils font le trafic ou qu’ils escortent illégalement.29 Ils possèdent également une connaissance cruciale des zones transfrontalières du Soudan, du Tchad, de la Libye et du Niger, et savent donc comment y manœuvrer.30
Des sources locales suggèrent déjà que certains combattants tchadiens se sont dirigés vers Khartoum depuis le sud de la Libye.31 Un convoi d’environ 15 véhicules, transportant 30 à 40 combattants tchadiens, aurait quitté Sebha fin avril et serait passé par Rebiana, dans la région libyenne de Kufra, avant d’entrer au Soudan. Le groupe aurait rejoint les FSR dans les combats contre les Forces Armées Soudanaises (FAS) à Khartoum. La principale motivation de ce mouvement serait de pouvoir accéder à des véhicules, des armes et des équipements volés, ainsi qu’à des activités criminelles, telles que le trafic de stupéfiants, de carburant et d’armes.32
Effets d’entraînement
Les effets secondaires du conflit soudanais dépassent très largement les frontières du pays, remodelant les économies illicites régionales et menaçant de déstabiliser davantage une région déjà chroniquement fragile. Les économies illicites sont le moteur des opérations des groupes rebelles tchadiens, des acteurs du conflit au Soudan et de nombreux autres groupes armés dans la région, contribuant ainsi à une plus grande instabilité. L’augmentation de la demande de carburant et d’armes de contrebande, de la sollicitation des services des réseaux de migrants clandestins – et éventuellement des compétences des mercenaires – induite par le conflit devraient renforcer le pouvoir et la résistance des groupes rebelles tchadiens, ainsi que d’autres réseaux criminels armés opérant dans la région. À leur tour, les flux illicites de carburant et d’armes alimentent l’économie de guerre du Soudan, en fournissant des ressources cruciales, et contribueront très probablement à prolonger le conflit.
Notes
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Le cœur du conflit tourne autour de l’intégration et de la structure de commandement des Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire issu de la milice Janjaweed accusée de crimes de guerre au Darfour et devenu la puissance militaire dominante au Soudan. Voir Susan Stigant, What’s behind the fighting in Sudan?, USIP, 2023, https://www.usip.org/publications/2023/04/whats-behind-fighting-sudan. ↩
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Voir Zineb Riboua, The great game in Sudan, Foreign Policy, 2023, https://foreignpolicy.com/2023/05/16/sudan-us-saudi-israel-russia-china-africa-geopolitics-civil-war/; Jean-Baptiste Gallopin, The great game of the UAE and Saudi Arabia in Sudan, Project on Middle East Political Science (POMEPS), 2020, https://pomeps.org/the-great-game-of-the-uae-and-saudi-arabia-in-sudan. ↩
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Entretiens avec des passeurs tchadiens dans le centre et l’est du Tchad, mai 2023. ↩
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Alwihda Info, Le Tchad annonce la fermeture de sa frontière avec le Soudan jusqu’à nouvel ordre, 2023, https://www.alwihdainfo.com/Le-Tchad-annonce-la-fermeture-de-sa-frontiere-avec-le-Soudan-jusqu-a-nouvel-ordre_a122664.html. ↩
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Entretiens avec des passeurs tchadiens dans l’est du Tchad, mai 2023. ↩
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Entretiens avec un membre des Forces de soutien rapide en poste dans le nord-ouest du Soudan, mai 2023. ↩
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Benoit Faucon, Summer Said et Jared Malsin, Libyan militia and Egypt’s military back opposite sides in Sudan conflict, The Wall Street Journal, 19 avril 2023, https://www.wsj.com/articles/libyan-militia-and-egypts-military-back-opposite-sides-in-sudan-conflict-87206c3b. ↩
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Alwihda Info, Maintenance de la raffinerie : le Tchad autorise l’importation de carburant, notamment de Libye, 2023, https://www.alwihdainfo.com/Maintenance-de-la-raffinerie-le-Tchad-autorise-l-importation-de-carburant-notamment-de-Libye_a122531.html. ↩
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Entretiens avec des chercheurs d’or, des trafiquants et des commerçants à Zouar, Kouri Bougoudi, N’Djamena et Abeche, mai 2023. ↩
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Observatoire des économies illicites en Afrique de l’Ouest, Le plus grand terrain aurifère du Tchad, Kouri Bougoudi, est essentiel pour les efforts de stabilisation de la région, Bulletin de risque – Numéro 2, GI-TOC, novembre 2021, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2021/11/West-Africa-Obs-RB-2-FR-web.pdf. ↩
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Alwihda Info, Maintenance de la raffinerie : le Tchad autorise l’importation de carburant, notamment de Libye, Alwihda Info, 2023, https://www.alwihdainfo.com/Maintenance-de-la-raffinerie-le-Tchad-autorise-l-importation-de-carburant-notamment-de-Libye_a122531.html. ↩
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Entretiens avec des passeurs tchadiens et libyens dans l’est et le nord du Tchad, et dans le sud de la Libye,
mai 2023. ↩ -
Ces chiffres ont été communiqués lors d’entretiens avec des passeurs tchadiens et libyens dans l’est et le nord du Tchad, et dans le sud de la Libye, en mai 2023. ↩
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Entretiens avec des passeurs tchadiens et libyens à Um al-Aranib, qui ont emprunté des itinéraires au Tchad en mai 2023. ↩
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Ibid. ↩
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Programme des Nations Unies pour le développement, Country insights: Human development reports. 2023, https://hdr.undp.org/data-center/country-insights#/ranks. ↩
-
Entretiens avec deux passeurs tchadiens actifs à Abéché, mai 2023. ↩
-
Rayhan Uddhin, Sudan : Darfur governor calls on civilians to take up arms, risking violent escalation, 30 mai 2023, https://www.middleeasteye.net/news/sudan-conflict-darfur-minawi-civilian-arms-escalation; Tweet de Minni Minnawi, Mini Arko Minawi, Twitter, 28 mai 2023, https://twitter.com/ArkoMinawi/status/1662753603788890113?s=20. ↩
-
Pour des exemples passés, voir Jérôme Tubiana, Clotilde Warin et Mahamat Saleh Mangare, Diaspora in despair, Darfurian mobility at a time of international disengagement, Small Arms Survey, 2020, https://smallarmssurvey.org/sites/default/files/resources/HSBA-Report-Darfur-mobility_0.pdf. ↩
-
Voir Maria Fernandez Garcia, On the border: Chad confronted with sudden wave of Sudanese refugees, European Commission, 15 juin 2023, https://civil-protection-humanitarian-aid.ec.europa.eu/news-stories/stories/border-chad-confronted-sudden-wave-sudanese-refugees_en#:~:text=The%20conflict%20currently%20raging%20in,and%20numbers%20continue%20to%20increase; Emma Farge, Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés : 200,000 have fled Sudan, Reuters,
12 mai 2023, https://www.reuters.com/world/africa/un-refugee-agency-200000-have-fled-sudan-2023-05-12/. ↩ -
Mark Micallef et al, Conflict, coping and Covid: Changing human smuggling and trafficking dynamics in North Africa and the Sahel in 2019 and 2020, GI-TOC, avril 2021, https://globalinitiative.net/analysis/smuggling-trafficking-sahel-2020/. ↩
-
Eric Reidy, A protest dispersed, a camp burned: Asylum seekers in Agadez face an uncertain future, The New Humanitarian, 10 février 2020, https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2020/02/10/Sudanese-asylum-seekers-Niger-Agadez-protest-EU-migration-policy; Rosine Munezero, Un réfugié soudanais meurt dans une manifestation à Agadez, Voa Afrique, 27 mai 2022, https://www.voaafrique.com/a/un-r%C3%A9fugi%C3%A9-soudanais-meurt-dans-une-manifestation-au-niger/6591850.html. ↩
-
Alexandre Bish, Soldats de fortune : L’avenir des combattants tchadiens après le cessez-le-feu libyen, GI-TOC, décembre 2021, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2021/12/Soldats-de-Fortune-Flyer-.pdf. ↩
-
Alice Fereday, Chad: Political crisis significantly disrupts human smuggling, GI-TOC, juin 2022, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2022/06/Human-smuggling-and-trafficking-ecosystems-CHAD.pdf. ↩
-
Mark Micallef et al, Conflict, coping and Covid: Changing human smuggling and trafficking dynamics in North Africa and the Sahel in 2019 and 2020, GI-TOC, avril 2021, https://globalinitiative.net/analysis/smuggling-trafficking-sahel-2020/. ↩
-
Tony Chafer, Chad: France’s role and political instability, ISPI – Institut italien d’études politiques internationales, https://www.ispionline.it/en/publication/chad-frances-role-and-political-instability-23842; Jérôme Tubiana, Renouncing the rebels: Local and regional dimensions of Chad-Sudan rapprochement, Small Arms Survey, février 2011, https://www.smallarmssurvey.org/resource/renouncing-rebels-local-and-regional-dimensions-chad-sudan-rapprochement-hsba-working. ↩
-
Alexandre Bish, Soldats de fortune : L’avenir des combattants tchadiens après le cessez-le-feu libyen, GI-TOC, décembre 2021, https://globalinitiative.net/analysis/chadian-fighters-libyan-ceasefire/. ↩
-
Observatoire des économies illicites en Afrique de l’Ouest, e banditisme au nord du Niger : diffusion géographique et multiplication des auteurs, Bulletin de risque – Numéro 4, GI-TOC, juin 2022, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2022/06/WEA-Obs-RB4-French.pdf. ↩
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Alexandre Bish, Soldats de fortune : L’avenir des combattants tchadiens après le cessez-le-feu libyen, GI-TOC, décembre 2021, https://globalinitiative.net/analysis/chadian-fighters-libyan-ceasefire/. ↩
-
Jérôme Tubiana et Claudio Gramizzi, Tubu trouble: State and statelessness in the Chad–Sudan–Libya triangle, Small Arms Survey, juin 2017, https://www.smallarmssurvey.org/sites/default/files/resources/SAS-CAR-WP43-Chad-Sudan-Libya.pdf; Alexandre Bish, Soldats de fortune : L’avenir des combattants tchadiens après le cessez-le-feu libyen, GI-TOC, décembre 2021, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2021/12/GI-TOC-Soldiers-of-fortune-French-web.pdf. ↩
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Entretien avec plusieurs contacts des services de sécurité et des trafiquants à N’Djamena, Tchad, mai 2023. ↩
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Ibid. ↩