Le nombre de victimes civiles augmente en Afrique de l’Ouest à mesure que les zones de conflit tendent à se confondre davantage avec les économies illicites.

Le 5 septembre 2022, un convoi de véhicules a heurté un engin explosif improvisé (IED) au Burkina Faso. Au moins 35 civils ont été tués et plusieurs dizaines d’autres blessés. Les véhicules circulaient en direction du sud sur la route entre Bourzanga et Djibo, dans la région du Sahel, et se dirigeaient vers la capitale, Ouagadougou.1 Si aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, il est presque certainement l’œuvre d’extrémistes violents affiliés à Al-Qaïda (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans qui opère dans le pays depuis le début de l’insurrection en 2015).2 Selon un rapport de sécurité interne destiné aux travailleurs humanitaires, il s’agit de la cinquième explosion survenue dans la province du Soum depuis le début du mois d’août.3 À cette dernière attaque à l’engin explosif improvisé a rapidement succédé le massacre, attribué à des djihadistes, de neuf personnes, dont la grande majorité étaient des civils, dans le village de Tassiri, dans le Sahel, près de la frontière avec le Niger.4

Ces incidents témoignent du nombre croissant de victimes civiles résultant des conflits dans la région, non seulement au Burkina Faso, mais aussi au Mali voisin.5 De 2020 à 2021, les violences liées aux groupes de militants islamistes au Sahel ont presque doublé.6 Cette sombre tendance semble devoir se poursuivre, et les civils en paient le prix : au cours des six premiers mois de 2022, un plus grand nombre de civils ont été tués dans le centre du Sahel que pendant toute l’année 2021.7 À ce jour en 2022, les groupes djihadistes au Mali ont tué environ trois fois plus de civils qu’en 2021.8 Ces tendances confirment les résultats d’études qui montrent que les civils sont de plus en plus la cible d’attaques dans la région et que les conflits dépassent désormais plus souvent le cadre des frontières.9

Il est essentiel d’examiner le rôle que jouent les économies illicites dans l’alimentation et le maintien de ces conflits croissants au Sahel et, plus largement, en Afrique de l’Ouest. Les régions traversées par des routes empruntées dans le cadre de trafics sont le théâtre de conflits, et les acteurs de ces conflits deviennent des acteurs clés de certaines économies illicites, soit en tant que consommateurs, soit en tant qu’acteurs de la protection ou participants directs. Il est donc primordial de comprendre les points d’intersection entre les dynamiques des conflits et l’économie illicite pour s’attaquer au problème de l’augmentation des victimes civiles.

La cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest de la GI-TOC a permis d’identifier plus de 280 plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, au Cameroun, en République centrafricaine (RCA) et au Tchad.10 Elle a également permis d’identifier 65 endroits dans la région où les économies illicites constituent des vecteurs importants de conflit et d’instabilité.11 La quasi-totalité des zones les plus touchées par la violence en Afrique de l’Ouest – à savoir les zones où le nombre de victimes de conflits a dépassé les 500 entre 2011 et 2021 et qui sont désormais appelées « régions à forte mortalité »12 – abritent également au moins une plateforme illicite. Il est clair qu’il existe un chevauchement géographique croissant entre les zones de conflit et les zones d’activité illicite, ce qui a des implications non seulement pour les décideurs politiques qui cherchent à mettre en œuvre des politiques de stabilisation, mais aussi pour les moyens de subsistance futurs des communautés de la région. Pour une analyse plus approfondie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, les lecteurs sont invités à consulter le rapport complet intitulé « Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest ».13 De plus, l’outil en ligne, qui permet aux utilisateurs d’explorer visuellement les 280 plaques tournantes illicites et d’accéder à d’autres données relatives aux conflits et à l’instabilité, est accessible à l’adresse wea.globalinitiative.net/illicit-hub-mapping/fr.

Dori, Burkina Faso. En juillet 2022, un pont sur la route principale reliant Dori et Kaya a été attaqué par des djihadistes présumés, dans l’une des nombreuses attaques visant les principales routes reliant la capitale Ouagadougou aux villes du nord du Burkina Faso.

Dori, Burkina Faso. En juillet 2022, un pont sur la route principale reliant Dori et Kaya a été attaqué par des djihadistes présumés, dans l’une des nombreuses attaques visant les principales routes reliant la capitale Ouagadougou aux villes du nord du Burkina Faso.

Photo : Giles Clarke/UNOCHA via Getty Images

Chevauchement géographique entre criminalité et conflits

Bien que le Mali et le Burkina Faso soient parmi les pays les plus touchés par la violence dans la région, les actes de violence perpétrés par les extrémistes violents, les groupes séparatistes et les sociétés militaires privées à l’encontre des civils n’est que trop courante dans des pays comme le Nigeria, le Cameroun et la RCA. Sur les dix-huit pays couverts par l’étude,14 huit abritent au moins une région administrative ayant connu des niveaux de violence particulièrement élevés au cours de ces dix dernières années. On parle de régions à forte mortalité, comme présenté ci-dessus. Ces régions sont les États sahéliens du Mali, du Burkina Faso et du Niger, ainsi que du Nigeria, du Cameroun, de la RCA, du Tchad et de la Côte d’Ivoire.

Nous avons identifié 46 régions à forte mortalité. Quarante-trois d’entre elles englobent au moins une plaque tournante illicite (zone sensible, point de transit ou secteur marqué par la criminalité). En d’autres termes, presque toutes les régions les plus touchées par la violence en Afrique de l’Ouest sont également des sites d’activités illicites. Les zones de conflit et, plus largement, celles où règne l’instabilité, y compris les secteurs marqués par une instabilité politique, présentent souvent toute une série de caractéristiques qui font le lit des économies illicites. Par exemple, dans les zones de conflit, l’État est souvent peu présent et les acteurs de la criminalité peuvent ainsi agir en toute impunité. De plus, les conflits se traduisent généralement par une hausse de la demande de toute une série de produits illicites, notamment d’armes, mais aussi de stupéfiants, comme le Tramadol.15 Diverses activités économiques légales basculent également en zone grise, ou deviennent illicites, lorsque des groupes armés en prennent le contrôle - l’exploitation des ressources naturelles en est un exemple phare.16

Si l’on considère le chevauchement selon une toute autre perspective, les résultats de notre étude montrent qu’un pourcentage important de plaques tournantes illicites sont situées dans des zones touchées par des niveaux élevés de conflit et de violence. Sur les 280 plaques tournantes illicites identifiées en Afrique de l’Ouest, plus de 30 % sont situées dans des régions à forte mortalité.

La plupart des zones touchées par les conflits en Afrique de l’Ouest comportent des plaques tournantes des économies illicites.

Figure 1 La plupart des zones touchées par les conflits en Afrique de l’Ouest comportent des plaques tournantes des économies illicites.

Note : Les régions à forte mortalité sont définies comme des zones de niveau administratif 1 où le nombre de décès dus aux conflits a dépassé 500 entre 2011 et 2021. Les zones de criminalité sont représentées par les coordonnées géographiques de leurs points centraux.
Source : Lucia Bird et Lyes Tagziria, Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, GI-TOC, septembre 2022, https://wea.globalinitiative.net/illicit-hub-mapping/fr/map.

L’étude montre non seulement que les régions touchées par des conflits sont presque toujours le siège d’activités économiques illicites (voir figure 1), mais qu’il existe également un fort chevauchement entre les zones touchées par des conflits et les plaques tournantes illicites qui agissent comme des vecteurs de conflit et d’instabilité (bien que cela soit dû en partie à la nature de l’Illicit Economies and Instability Monitor (Observatoire des économies illicites et de l’instabilité - IEIM), dans lequel les liens avec la dynamique des conflits jouent un rôle important). Douze des 280 plaques tournantes illicites ont obtenu un score « très élevé » à l’IEIM, une nouvelle unité de mesure qui évalue dans quelle mesure les économies illicites des plaques tournantes illicites identifiées favorisent les conflits et l’instabilité. En d’autres termes, ces douze pôles ont été identifiés comme jouant un rôle important dans l’alimentation des conflits et de l’instabilité dans la région. Sur ces douze plaques tournantes à IEIM très élevé - parmi lesquels la région du lac Tchad et des lieux tels que Bamenda et Kousseri au Cameroun qui servent de points de transit pour les armes et les stupéfiants - dix sont situées dans des régions à forte mortalité.17

Le Liptako-Gourma, zone tri-frontalière entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est à la fois l’un de ces douze pôles à très fort score IEIM et la région où le nombre de décès dus aux conflits est le plus élevé des dix-huit pays étudiés au cours de la période de dix ans comprise entre 2011 et 2021.18 Depuis l’insurrection dans le nord du Mali en 2012, la violence a fortement augmenté dans la région du Liptako-Gourma. De nombreuses activités économiques illicites concentrées dans la région ont prospéré, et au nombre des principales d’entre elles figurent désormais le trafic d’armes, le vol de bétail, le trafic de divers stupéfiants - principalement le cannabis mais aussi des produits pharmaceutiques tels que le Tramadol et le Diazepam, ainsi que la cocaïne - et le commerce illicite d’or, ainsi que le trafic d’êtres humains, la traite des personnes, le commerce illicite et les produits de contrefaçon.

Le GSIM comme l’État islamique dans le Grand Sahara jouent un rôle de premier plan dans nombre de ces activités économiques illicites florissantes, comme le vol de bétail, dont ils sont les principaux protagonistes. La présence et la capacité des États du Niger, du Mali et du Burkina Faso à assurer la sécurité et les services de base dans la zone tri-frontalière ont été entravées par la détérioration de la sécurité dans la région. Bien qu’il soit trop tôt pour évaluer l’impact de cette situation sur la présence de l’État dans la zone du Liptako-Gourma, des changements significatifs ont été observés dans la dynamique du conflit depuis le début du retrait militaire français du Mali, qui a culminé avec le départ total de toutes les troupes françaises en août 2022. La ville de Gao, au nord du pays est ainsi de fait coupée du reste du pays depuis le mois de juin en raison du blocus imposé par le GSIM à la ville de Boni, située sur la seule route reliant le nord du pays au sud.19

Les groupes armés ont à leur tour profité de l’affaiblissement de la présence de l’État et tiré des revenus substantiels des marchés illicites.20 Dans la région de Mopti, dans le secteur plus large du Liptako-Gourma, par exemple, la recrudescence des vols de bétail en 2021 s’est produite parallèlement à l’isolement politique croissant du Mali et aux changements associés dans le paysage sécuritaire du pays.21 De même, l’augmentation plus récente des vols de bétail à Ménaka a également été liée par des observateurs proches à l’instabilité croissante dans le contexte du retrait des troupes françaises.22

Certaines économies illicites prospèrent davantage dans des situations de conflit

La proéminence de certaines économies illicites varie considérablement à travers le spectre de l’IEIM, soulignant les différentes relations existantes entre économies illicites et conflits (voir figure 2). C’est avec la cocaïne que la disparité est la plus grande. Elle apparaît comme un marché majeur bien plus souvent dans les plaques tournantes ayant un faible score (33 %) que dans celles qui ont un score élevé à très élevé (8 %). Les différences sont très similaires lorsqu’il s’agit d’évaluer la prévalence des économies illicites dans les zones à haut niveau de violence.

Le commerce de la cocaïne ne figure que dans 9 % des plaques tournantes illicites des régions à forte mortalité. C’est le cas notamment de Lerneb au Mali, par lequel transitent les cargaisons de cocaïne (et de résine de cannabis) acheminées illégalement à travers la Mauritanie (ainsi que les cargaisons de cocaïne introduites illégalement au Mali via la région de Kayes).23 Il ressort de ces observations que compte tenu de la valeur monétaire élevée de la cocaïne, les réseaux de trafiquants cherchent généralement à éviter les environnements les plus à risque, comme la région du Sahel, par exemple.24

Prévalence de l’économie illicite dans les plaques tournantes à score IEIM élevé à très élevé par rapport aux plaques tournantes à faible score IEIM.

Figure 2 Prévalence de l’économie illicite dans les plaques tournantes à score IEIM élevé à très élevé par rapport aux plaques tournantes à faible score IEIM.

Source : Lucia Bird et Lyes Tagziria, Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, GI-TOC, septembre 2022, https://wea.globalinitiative.net/illicit-hub-mapping/fr/about

Le trafic d’armes est pour sa part considéré comme un marché important dans plus de la moitié (54 %) des plaques tournantes illicites à score IEIM élevé à très élevé, ce qui illustre le lien étroit entre marché illicite, conflits et instabilité. Cette constatation est étayée par le fait que le trafic d’armes est de loin le marché criminel le plus important dans les plaques tournantes illicites des zones à haut risque, puisqu’il est présent dans 56 % d’entre elles.25

Il existe entre le trafic d’armes et l’instabilité une relation d’auto-renforcement. L’économie illicite amplifie la violence en offrant un moyen de se procurer des armes dans le cadre de conflits,26 tandis que l’insécurité accrue alimente la demande d’armes pour l’autoprotection, boostant le marché des armes. Au Nigeria, par exemple, la demande d’armes pour l’autoprotection a explosé en réponse aux actes d’une violence sans précédent perpétrés par des bandits armés, en particulier dans le nord du pays. Il s’agit essentiellement d’armes artisanales destinées au marché de l’autodéfense dans des États tels que le Plateau, Kaduna, Katsina et Borno, où le banditisme est monnaie courante.27

La dynamique de la ville malienne de Ber illustre elle aussi le cycle associant hausse de la demande d’armes et contexte d’instabilité croissante (voir figure 3). Cette ville est un point névralgique de l’économie illicite et son score IEIM est l’un des plus élevés de la région. Depuis 2020, Ber est un centre phare de l’industrie transnationale du trafic d’armes, qui est largement dirigée par des acteurs issus des communautés arabes du nord du Mali. La demande d’armes des groupes armés, des milices d’autodéfense et des communautés a augmenté, notamment depuis 2016, l’objectif étant de se protéger.28

Flux illicites passant par Ber, Mali.

Figure 3 Flux illicites passant par Ber, Mali.

Lucia Bird et Lyes Tagziria, Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, GI-TOC, septembre 2022, https://wea.globalinitiative.net/illicit-hub-mapping/fr/about

Le trafic d’armes est un facteur important de conflit et de violence, non seulement parce que les armes elles-mêmes sont des outils de violence, mais aussi parce que le commerce illicite des armes renforce la puissance des acteurs non étatiques qui s’opposent à l’État et contribue à la fragmentation du conflit. L’une des principales conclusions de l’étude est que le trafic d’armes est étroitement lié à plusieurs autres activités économiques illicites, que l’on peut qualifier de « marchés accélérateurs », en lien étroit avec les conflits et l’instabilité, comme les enlèvements contre rançon et le vol de bétail.29 La figure 4 montre les économies illicites les plus importantes dans les plaques tournantes illicites situées dans les régions à forte mortalité.

Les économies illicites les plus importantes dans les plaques tournantes illicites des « régions à forte mortalité ».

Figure 4 Les économies illicites les plus importantes dans les plaques tournantes illicites des « régions à forte mortalité ».

Le fait qu’il y ait des enlèvements contre rançon (activité illicite identifiée dans seulement 17 % des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest) dans près de 40 % de l’ensemble des plaques tournantes illicites des régions à forte mortalité souligne le rôle que joue cette activité criminelle dans la dynamique des conflits, en particulier au Mali, au Burkina Faso et au Nigeria.30 Le vol de bétail est une autre activité économique illicite très répandue dans les zones touchées par des niveaux élevés de conflit et de violence : 66 % des centres névralgiques illicites de vol de bétail sont situés dans des régions où le taux de mortalité est élevé. C’est le cas notamment de nombreux foyers de vol de bétail dans tout le Nigeria, mais aussi dans les régions frontalières du nord-est de la Côte d’Ivoire et dans les villes centrafricaines de Kaga-Bandoro, Batangafo et Kabo, par exemple, où les soldats de l’armée centrafricaine et les bandits de grand chemin appartenant à des groupes armés, connus sous le nom de coupeurs de route, ont réalisé d’importants profits grâce au prélèvement illégal de taxes auprès des éleveurs.

Les liens entre certaines économies illicites, le trafic d’armes, les conflits et l’instabilité ont des implications importantes pour les décideurs politiques qui cherchent à anticiper et à prévenir la violence, plutôt qu’à simplement y répondre. Les activités économiques illicites réputées exacerber les tensions communautaires, comme le vol de bétail et les enlèvements contre rançon, doivent être considérées comme des indicateurs de futurs conflits potentiels. Il convient donc d’encourager les réponses spécifiques à ces activités économiques illicites, tant du point de vue de leur évolution que de la répression. L’objectif est notamment de donner la priorité aux domaines dans lesquels les économies illicites relient fortement les zones de plus grande stabilité à celles en conflit, que ce soit par le biais de flux de marchandises ou de financement.

Notes

  1. Al Jazeera, At least 35 civilians killed in Burkina Faso IED convoy blast, 6 septembre 2022, https://www.aljazeera.com/news/2022/9/6/dozens-civilians-killed-in-burkina-faso-blast-ied-convoy-blast

  2. Bien que les extrémistes violents affiliés à l’État islamique (État islamique dans le Grand Sahara - EIGS) – soient également des acteurs clés du paysage conflictuel au Burkina Faso, aucune attaque de l’EIGS dans cette partie du pays n’a été enregistrée à ce jour. 

  3. Arsène Kaboré et Sam Mednick, Suspected jihadi bomb hits convoy in Burkina Faso ; 35 dead, AP News, 6 septembre 2022, https://apnews.com/article/islamic-state-group-ouagadougou-al-qaida-africa-burkina-faso-efdf50b9e0f9bd7ea4cabd274d3925bb

  4. The Defense Post, 35 Civilians Killed in IED Blast in Burkina Faso, 6 septembre 2022, https://www.thedefensepost.com/2022/09/06/civilians-killed-ied-blast-burkina/

  5. Concernant l’évolution de la géographie des conflits et l’intensité croissante de la violence, voir le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO) de l’OCDE, Géographie des conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest, Notes ouest-africaines. Paris : Éditions de l’OCDE, 2020, https://www.oecd-ilibrary.org/development/cahiers-de-l-afrique-de-l-ouest_20743556

  6. Centre d’études stratégiques de l’Afrique, La hausse de la violence des militants islamistes au Sahel, une dynamique qui domine le combat de l’Afrique contre les extrémistes, janvier 2022, https://africacenter.org/fr/spotlight/mig2022-01-hausse-violence-militants-islamistes-sahel-dynamique-domine-combat-afrique-extremistes/

  7. Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED), 10 conflicts to worry about in 2022: The Sahel mid-year update, août 2022, https://acleddata.com/10-conflicts-to-worry-about-in-2022/sahel/mid-year-update/#1662628010920-739adde7-8cb3Story%204%20–%20For%20translation_FR.docx

  8. Centre d’études stratégiques de l’Afrique, L’insurrection islamiste aux portes de Bamako, 29 août 2022, https://africacenter.org/fr/spotlight/linsurrection-islamiste-aux-portes-de-bamako/

  9. OCDE/CSAO, Géographie des conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest, Notes ouest-africaines. Paris : Éditions de l’OCDE, 2020, https://www.oecd-ilibrary.org/development/cahiers-de-l-afrique-de-l-ouest_20743556

  10. Pour explorer l’outil de cartographie en ligne, y compris des informations complémentaires pour chacune des 280 plaques tournantes illicites identifiées dans la région, voir https://wea.globalinitiative.net/illicit-hub-mapping/fr/map

  11. Lucia Bird et Lyes Tagziria, Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, GI-TOC, septembre 2022, https://globalinitiative.net/analysis/west-africa-illicit-hub-mapping/

  12. Correspond à au moins 500 décès liés à des conflits entre 2011 et 2021, selon les données de l’ACLED ; voir https://acleddata.com/dashboard/#/dashboard

  13. Voir https://wea.globalinitiative.net/illicit-hub-mapping/fr/about

  14. Les dix-huit pays qui entrent dans le cadre de l’étude sont les suivants : Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Cameroun, RCA, Tchad, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. 

  15. Philip Obaji Jr, ‘If you take Tramadol away, you make Boko Haram weak’, African Arguments, 15 mars 2019, https://africanarguments.org/2019/03/if-you-take-tramadol-away-you-make-boko-haram-weak/

  16. Lucia Bird et Lyes Tagziria, Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, GI-TOC, septembre 2022, https://globalinitiative.net/analysis/west-africa-illicit-hub-mapping/

  17. Si l’inclusion du décompte des décès dus aux conflits dans le modèle IEIM explique pour partie ce chiffre, l’exclusion de cet indicateur (qui ne représente que 2 points sur 30, soit moins de 7 % du score global IEIM) du calcul IEIM d’ensemble donne des résultats similaires. Sur les quinze plaques tournantes illicites ayant obtenu les scores les plus élevés, après exclusion des décès liés aux conflits, douze sont situées dans des régions ayant un taux de mortalité élevé. En d’autres termes, même après suppression des décès liés aux conflits en tant qu’indicateur sous-jacent, le constat reste inchangé : il est fort probable que les plaques tournantes illicites qui sont des vecteurs importants de conflits et d’instabilité soient situées dans des zones touchées par des conflits. En outre, 33 des 53 plaques tournantes illicites qui sont situées dans la fourchette haute de l’IEIM, avec des scores IEIM compris entre 15 et 20 (sur un score maximum de 30), se trouvent également dans des régions à forte mortalité. Dans l’ensemble, la grande majorité (66 %) des plaques tournantes ayant un score IEIM élevé à très élevé sont situées dans les régions qui ont connu le plus de décès en raison de conflits ces dix dernières années, ce qui souligne le fort chevauchement géographique entre zones de conflit et économies illicites. 

  18. Voir le tableau de bord de l’ACLED https://acleddata.com/dashboard/#/dashboard

  19. TV5 Monde, Mali : des dizaines de milliers de déplacés à Ménaka, un pont aérien vers Gao, 31 août 2022, https://information.tv5monde.com/afrique/mali-des-dizaines-de-milliers-de-deplaces-menaka-un-pont-aerien-vers-gao-469748

  20. William Assanvo et al, Extrémisme violent, criminalité organisée et conflits locaux dans le Liptako-Gourma, Institut d’études de sécurité, 2019, https://issafrica.s3.amazonaws.com/site/uploads/war-26-fr.pdf

  21. Observatoire des Economies Illicites en Afrique de l’Ouest, Les vols de bétail augmentent au Mali dans un contexte d’isolement politique croissant : La région de Mopti apparaît comme un épicentre, Bulletin des risques - Numéro 4, GI-TOC, juin 2022, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2022/06/WEA-Obs-RB4-French.pdf

  22. Entretiens avec des acteurs de la société civile, Bamako et Ménaka, juin à septembre 2022. 

  23. Voir https://wea.globalinitiative.net/illicit-hub-mapping/fr/map

  24. Lucia Bird et Lyes Tagziria, Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, GI-TOC, septembre 2022, https://globalinitiative.net/analysis/west-africa-illicit-hub-mapping/

  25. Ibid. 

  26. Geneviève Jesse, Arms trafficking: Fueling conflict in the Sahel, International Affairs Review, 29, 2 (2021), 62–75, https://www.iar-gwu.org/print-archive/ikjtfxf3nmqgd0np1ht10mvkfron6n-bykaf-ey3hc-rfbxp-dpte8-klmp4

  27. Alexandre Bish et al, The crime paradox: Illicit markets, violence and instability in Nigeria, GI-TOC, avril 2022, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2022/04/GI-TOC-Nigeria_The-crime-paradox-web.pdf

  28. Lucia Bird et Lyes Tagziria, Crime organisé et instabilité : Cartographie des plaques tournantes illicites en Afrique de l’Ouest, GI-TOC, septembre 2022, https://globalinitiative.net/analysis/west-africa-illicit-hub-mapping/

  29. Ibid. 

  30. Observatoire des Économies Illicites en Afrique de l’Ouest, La logique stratégique des enlèvements au Mali et au Burkina Faso, Bulletin des risques - Numéro 4, GI-TOC, juin 2022, https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2022/06/WEA-Obs-RB4-French.pdf