Viv Ansanm: Comment une coalition de gangs a transformé la violence à Port-au-Prince.
Le 29 février 2024, une coalition de gangs connue sous le nom de Viv Ansanm (Vivre ensemble, en créole haïtien) est née de la fusion de deux anciennes alliances rivales: G9 et alliés, et le G-Pèp.1 Collectivement, Viv Ansanm, dont Jimmy « Barbecue » Chérizier fonctionne comme le porte-parole de facto, exerce son contrôle, ou du moins une influence substantielle, sur environ 80% (peut-être plus) de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ainsi que sur les zones situées dans le périmètre immédiat de la capitale.2
Les attaques de la coalition ont laissé une majorité de la population de la capitale confrontée à une grave crise humanitaire (voir encadré). Le premier trimestre 2024 a été le plus meurtrier depuis que les Nations unies ont commencé à documenter l’évolution de la violence liée aux gangs dans le pays.3 Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), entre les mois de mars et juin 2024, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays est passé de 362 000 à plus de 578 000.4
Mesurer les conséquences humanitaires en Haïti
Taux d’homicide: 40,9 pour 100 0005
Nombre de morts ou blessés, de janvier à mars 2024: 2 5006
Taux de déplacement interne: hausse de 60%, de mars à juin7
Nombre de personnes confrontées à des niveaux urgents d’insécurité alimentaire: 1,64 million8
Proportion de foyers manquant des macro et micro nutriments nécessaires: 65%9
Dans la capitale, la violence des gangs a fortement affecté la vie quotidienne. Au plus fort de la crise, entre mars et mai, les hôpitaux, les magasins et les écoles ont fermé ou sont devenus largement inaccessibles, tandis que la plupart des personnes habitant dans des zones considérées plus sûres évitaient de s’aventurer hors de chez elles. Se déplacer dans la capitale est devenu quasiment impossible, une situation poussant un de nos interlocuteurs à comparer la ville à une « prison à ciel ouvert, contrôlée par les gangs ». Ces derniers ont contraint à la fermeture de l’aéroport international entre le 3 mars et le 20 mai, soumettant le pays à un blocus presque total.
De plus, les principaux ports de la capitale ayant été bloqués par Viv Ansanm, les prix du carburant, de la nourriture et des biens de première nécessité se sont envolés ces derniers mois. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué que le prix du panier alimentaire des ménages avait augmenté de 27% depuis janvier 2024, « rendant la nourriture inaccessible pour des millions d’Haïtiens ». En même temps, la violence et la fermeture d’infrastructures essentielles poussent de plus en plus de personnes vers les marchés noirs, sur lesquels les prix du carburant peuvent être « 40% à 50% plus élevés que le prix officiel ».10
Note: Avec près de 700 000 personnes, le nombre de déplacés de force a atteint un record en 2023. Le dernier chiffre annuel est plus de deux fois supérieur à tous ceux de la dernière décennie.
Source: HCR
Note: L’année 2023 a marqué la plus forte augmentation annuelle en pourcentage au cours des deux dernières décennies.
Source: FMI
Source: Integrated Food Security Phase Classification, Famine and Early Warning System
Alors qu’un grand nombre de la population est déplacé, notamment dans la capitale et le sud du pays, les conditions de vie dans les zones contrôlées par les gangs dépendent encore surtout des standards imposés par les groupes criminels. Tout en régissant la vie quotidienne, y compris en imposant des restrictions de circulation, les gangs ont, à travers la coalition Viv Ansanm, intensifié leur rhétorique autour de la protection de la population. En distribuant de la nourriture, de petites sommes d’argent, ou en donnant du travail et de la reconnaissance sociale aux enfants enrôlés comme soldats,11 les gangs cherchent à renforcer leur légitimité. Cet objectif implique la promesse de protéger la population des attaques de la police ou de le MMAS. Ils misent sur leur proximité avec la population, en contraste avec l’abandon de l’État.12 Jimmy Chérizier, en particulier, a déployé des efforts constants pour cultiver son image publique, se présentant comme un héros populaire, porteur d’un message antiétatique, antisystème et anti-élite.13
Ces pratiques, classiques chez les groupes criminels, ont aussi bien pour objectif de rallier la population que de consolider le groupe lui-même, en renforçant la séparation entre le territoire des gangs et le reste de la société. Cette division entre l’intérieur, présenté comme sûr, et l’extérieur, territoire du danger, a été intégrée à la rhétorique des gangs, qui ont appelé la population déplacée à retourner dans leurs quartiers d’origine malgré le niveau de destruction sans précédent dans une grande partie du centre-ville.14 Les habitants craignaient que l’intention des gangs ne soit de les utiliser comme boucliers humains contre la police et la MMAS.15
Pour certains habitants de zones contrôlées par les gangs, notamment certaines parties de Cité Soleil et Martissant, l’adaptation à la vie dans un territoire contrôlé par des chefs criminels date d’il y’a plusieurs années. Pour nos interlocuteurs qui vivent dans des zones où les gangs sont actfs, bien qu’ils ne fondent pas d’espoirs sur les promesses faites par les criminels, la réalité demeure: la vie quotidienne est régie par les chefs de gangs.
D’autres témoignages illustrent cependant la diversité des profils des chefs criminels. Dans plusieurs fiefs de gangs, dont certains sont de petites enclaves, les chefs de gangs peuvent être vus comme des protecteurs efficaces, en particulier contre les attaques de gangs rivaux. Ils sont aussi perçus comme des autorités de facto, capables de maintenir un semblant d’ordre dans la vie quotidienne. Ces chefs de gangs, qui n’apparaissent généralement pas dans les médias, semblent chercher la consolidation de leur statut de « bandit légal ». Ainsi, outre leur ancrage social dans les quartiers, ces chefs de gangs cherchent à se positionner en tant qu’interlocuteurs des autorités, en vue de la séquence politique qui commencera bientôt, avec la MMAS désormais déployée sur le terrain, et autour de l’organisation des futures élections.
Cependant, malgré les efforts déployés par les chefs de gangs pour se présenter comme des leaders légitimes et les garants de la gouvernance locale, seule une petite proportion de la population soutient réellement ces groupes. Un sentiment d’abandon de l’État et de désespoir prévaut face à une situation économique catastrophique. L’État et les gangs sont régulièrement opposés l’un à l’autre, et les deux camps sont mutuellement considérés comme responsables de la crise actuelle, plaçant la population entre le marteau et l’enclume. La MMAS, en tant qu’acteur extérieur, devra rapidement présenter des résultats concrets à la population pour ne pas être perçue comme faisant partie du problème, plutôt que de la solution.
Au-delà de la violence: le jeu politique et économique
Depuis février, l’écosystème des gangs a évolué de plusieurs façons. Viv Ansanm est désormais bien enracinée16 et les groupes criminels se sont habitués à travailler ensemble au sein de la coalition, bien que des conflits sporadiques aient eu lieu entre eux. Les mois de collaboration ont alimenté une sorte de mémoire institutionnelle, une habitude de coopération qui a produit des résultats positifs pour la coalition et contribué à leur sentiment d’être plus puissant en tant que collectif. Cela est vrai en termes de contrôle territorial, de poids politique et économique, d’exposition médiatique, mais aussi de capacité à s’armer.
Sous la bannière de Viv Ansanm, les gangs n’ont pas seulement étendu leur domination. Ils ont aussi fait évoluer leur stratégie en attaquant systématiquement les principales institutions publiques et privées. Celles-ci incluent les prisons, dont le pénitencier principal de la capitale, duquel la plupart des détenus se sont évadés en mars ; une dizaine de commissariats de police, qui ont été pillés ou détruits ; l’aéroport international, resté fermé pendant près de trois mois ; et le terminal pétrolier de la capitale, bloqué par les gangs pendant plusieurs jours, entre avril et mai.
Note: Depuis 2018, près de 60% des violences se sont concentrées dans la capitale.
Source: ACLED
Leur mode opératoire a également changé. Les gangs les plus puissants ont montré qu’ils étaient capables de supporter des affrontements de plusieurs heures et ont gagné en confiance dans leur façon de conduire des opérations.17 Entre février et juin, les gangs sont passés d’une stratégie de pression maximale, caractérisée par des attaques quotidiennes simultanées sur de multiples points de la ville, à des cibles plus ponctuelles.18 Il semble qu’il y ait une redirection vers des objectifs plus stratégiques, comme des embuscades contre des convois de police19 et la destruction de commissariats de police et de prisons.20 Ces dernières ont été visées lors d’attaques de grande envergure, mais aussi en utilisant des tactiques du chat et de la souris qui ont fait des dizaines de morts parmi les forces de police.21 Ces modes d’action pourraient être répétés, y compris contre des policiers de la MMAS. Plusieurs de ces attaques ont été revendiquées par des chefs de gangs dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux.22
Ensuite, les gangs ont amélioré leur coordination et leurs capacités opérationnelles stratégiques, ce qui représente un immense défi pour la police haïtienne et la MMAS. Un policier a indiqué à la GI-TOC que les gangs étaient également devenus plus puissants « en raison des influences politiques qui les financent ».23 Les médias corroborent cette information, l’un deux rapportant que le gang Village de Dieu (dirigé par Johnson André, « Izo ») aurait reçu l’appui de l’ancien chef de la sécurité présidentielle, Dimitri Herard. Ce dernier s’est évadé de la prison centrale lors des attaques de mars (la dernière partie de ce bulletin s’intéresse également à la protection politique des élites). Dimitri Herard aiderait à former les membres du gang de Village de Dieu,24 les entraînant notamment à mener des opérations plus organisées, ressemblant davantage à des opérations de petites milices, ainsi qu’en leur fournissant d’importantes connexions pour le trafic d’armes et de drogues.
Face à ces tactiques, la Police nationale haïtienne (PNH), qui manque de moyens, a été contrainte d’adopter une stratégie réactive, intervenant à la suite d’alertes ou d’appels à l’aide de citoyens.25 Entre avril et mai, la PNH a cependant réussi à reprendre certaines infrastructures stratégiques, notamment le terminal pétrolier et l’aéroport, grâce à des opérations plus offensives.26 En juin, 455 nouveaux agents spécialisés ont par ailleurs prêté serment, un développement rare mais crucial pour l’institution.27 La reconstruction de la police et sa coordination avec la MMAS (en particulier avec des réunions stratégiques et patrouilles communes) représentent un effort important du gouvernement et doivent poser les fondations d’une stratégie de sécurité publique.
Des armes de guerre, entre les mains des gangs
Depuis février, la puissance de feu des gangs suscite beaucoup d’inquiétudes. S’il est peu probable que les groupes les plus puissants aient acquis l’intégralité de leur arsenal au cours des derniers mois, la période a toutefois mis en évidence leur puissance en matière d’armement. Les groupes les plus structurés possèdent des armes semi-automatiques et automatiques, des drones, des équipements et du matériel tactiques, et sont capables de mobiliser des hommes paraissant entrainés et équipés pour le combat. A cet égard, certains groupes, notamment l’Unité Village de Dieu, ressemblent de plus en plus à des milices.
D’après William O’Neill, l’expert désigné par le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme,28 et un rapport de mai 2024 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour le Conseil de sécurité de l’ONU, des gangs ont reçu des livraisons d’armes, de munitions et de matériels, y compris pendant le blocage total de la capitale, et malgré l’embargo sur les armes décrété par l’ONU sur le pays. De plus, des preuves provenant d’affaires judiciaires confirment non seulement le rôle central de la route entre la Floride et Haïti pour le trafic d’armes — un axe qui inclurait la région de Port-de-Paix, dans le nord du pays, comme un point d’entrée stratégique — mais aussi la myriade d’intermédiaires faisant de la contrebande d’armes et de munitions à l’intérieur du pays.29 Ces réseaux se servent d’individus aux États-Unis pour acquérir des armes légales, avant de les transporter, principalement par voie maritime, jusqu’en Haïti.30 Dans la capitale, les gangs les plus importants seraient chargés d’acquérir en gros des armes et munitions, avant d’en revendre une partie à d’autres gangs, plus petits et n’ayant pas accès à l’ensemble de la chaîne d’intermédiaires.
La présence de responsables haïtiens des douanes et de la police au sein de ces réseaux a été mise en lumière. Ces acteurs sont essentiels pour faciliter le commerce d’armes à feu. Des rapports ont également montré des liens entre les gangs haïtiens et des trafiquants d’armes dominicains, ainsi qu’avec des organisations criminelles sud-américaines.31 La connexion possible avec les trafiquants colombiens a alerté sur les routes de contrebande où circuleraient à la fois cocaïne et armes à feu, tandis que la présence en Haïti de fusils belges FN FAL, qui peuvent notamment être fabriqués au Brésil (sous la licence Indústria de Material Bélico do Brasil),32 a, elle, interrogé sur de possibles liens entre les groupes criminels brésiliens et haïtiens.
Il est difficile de déterminer précisément le nombre d’armes à feu circulant en Haïti. En 2019, la direction de la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion, a indiqué que quelque 500 000 armes à feu illégales circulaient dans le pays, soit plus du double des chiffres communiqués par la PNH en 2015.33 Selon le groupe d’experts du Conseil de sécurité des Nations unies, les chiffres de l’année 2022 étaient autour de 600 000 armes, la grande majorité illégales.34 Une estimation des prix d’acquisition des armes à feu est présentée dans le tableau ci‑dessus.
Catégorie | Prix (Dollars US) |
---|---|
AR-15 | 7 000–9 000 |
AK-47 | 6 000–8 000 |
IMI Galil | 9 000–12 000 |
Fusil | 4 000–7 000 |
Pistolet Glock (9 mm) | 1 500–3 000 |
Munitions | 1 $US par balle (en moyenne) |
Source: Informations basées sur des entretiens menés à Port-au-Prince, en collaboration avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime
Enfin, ces dynamiques illustrent la diversité des profils des gangs en Haïti. Si tous les groupes criminels n’ont pas les moyens d’acquérir des armes de guerre, la consolidation des réseaux d’intermédiaires et l’afflux continu d’armes à feu présentent le risque d’une « démocratisation » de l’accès aux armes par des groupes de petite ou moyenne envergure. De plus, la situation exige que les autorités haïtiennes, en coordination avec la MMAS, les gouvernements des pays concernés (en premier lieu les États-Unis) et la communauté internationale (notamment l’Agence pour la mise en œuvre de la sécurité et la lutte contre la criminalité de la CARICOM),35 intensifient la lutte contre le trafic d’armes et élaborent une stratégie de désarmement efficace pour Haïti.
Notes
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Romain Le Cour Grandmaison, Matt Herbert et Ana Paula Oliveira, Haiti: The gang crisis and international responses, Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC), Février 2024. ↩
-
Nations unies, Haïti: Le Conseil de sécurité autorise l’envoi d’une force internationale de sécurité dirigée par le Kenya, 28 avril 2024. ↩
-
Nations unies, Security Council Authorizes Multinational Security Support mission in Haiti, led by Kenya, 22 avril 2024. ↩
-
OCHA; ReliefWeb, Urgence Haïti: Rapport de Situation N°26 du 1 au 7 juin 2024, 9 juin 2024. ↩
-
Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), Quarterly report on the human rights situation in Haiti: Oct–Dec 2023. ↩
-
Nations unies, Security Council Authorizes Multinational Security Support mission in Haiti, led by Kenya, 22 avril 2024. ↩
-
OCHA; ReliefWeb, Urgence Haïti: Rapport de Situation N°26 du 1 au 7 juin 2024, 9 juin 2024. ↩
-
Nations unies, Haïti: Guterres salue la nomination d’un nouveau Premier ministre et la formation d’un gouvernement, 27 mai 2024. ↩
-
Ibid. ↩
-
Ibid. ↩
-
Jerome Wendy Norestyl, My life as a child member of 5 Segonn in Village de Dieu, AyiboPost, 18 juin 2024. ↩
-
Laura Louis, Gang leaders are the kings of social media in Haiti, AyiboPost, 4 juin 2021. ↩
-
Luke Taylor et Tom Phillips, Haiti gang boss ‘Barbecue’ Jimmy Cherizier, The Guardian, 10 mars 2024. ↩
-
Rebecca Bruny et al, Exclusive: Izo builds a wharf in preparation for the Kenyans, AyiboPost, 25 mai 2024. ↩
-
Ibid. ↩
-
Romain Le Cour Grandmaison, Violence in Haiti: A continuation of politics by other means?, GI-TOC, 25 mars 2024. ↩
-
Info Thanzie, Dimanche noir à Port-au-Prince: Trois policiers tués lors d’une attaque à Delmas 18, 10 juin 2024. ↩
-
Ibid. ↩
-
Jean Junior Celestin, La destruction des commissariats et des prisons se poursuit, Le Nouvelliste, 23 mai 2024. ↩
-
Des commissariats de police ont été attaqués à Martissant, Portail Léogâne, Pont-Rouge et Cesselesse ; les groupes ont ciblé la prison civile de la Croix-des-Bouquets et la prison pour femmes de Cabaret. Voir Jean Junior Celestin, La destruction des commissariats et des prisons se poursuit, Le Nouvelliste, 23 mai 2024. ↩
-
Plus de 300 policiers ont été assassinés par des gangs entre 2015 et 2023, selon le National Network for the Defense of Human Rights. ↩
-
HaitiLibre, Haïti — FLASH: 400 Mawozo a démoli le Commissariat de Croix-des-Bouquets et la Prison des Femmes de Titanyen, 19 mai 2024. ↩
-
Entretien mené par la GI-TOC à Port-au-Prince en mai 2024. ↩
-
Christiaan Triebert, Maria Abi-Habib et John Ismay, How a Haitian gang is trying to turn itself into a militia, The New York Times, 21 mai 2024. ↩
-
Widlore Mérancourt, Les policiers désertent les rues de Port-au-Prince, AyiboPost, 7 mars 2024; HaitiLibre, Haïti — Actualité: Zapping…, 2 mai 2024. ↩
-
HaitiLibre, Haïti — Actualité: Zapping…, 2 mai 2024. ↩
-
Jean Junior Celestin, 455 nouveaux policiers spécialisés prêts à renforcer la lutte contre les gangs armés, Le Nouvelliste, 18 juin 2024. ↩
-
Conseil de sécurité des Nations unies, Security Council approves measures to support peace and stability in Haiti, United Nations, 22 avril 2024. ↩
-
Jay Weaver et Jacqueline Charles, There’s an arms race in Haiti, and it’s fueled by Florida’s pipeline of weapons of war, Miami Herald, 21 mai 2024; voir aussi HaitiLibre, Un Haïtien condamné à 5 ans de prison pour trafic d’armes, HaitiLibre, 29 février 2024. ↩
-
Alter Presse Haïti, Haïti-Criminalité: Lynchage de deux présumés trafiquants d’armes à Mirebalais, 31 mai 2024. ↩
-
Nations unies, Deadly violence in Haiti at record high, some worst scenarios now realities, special representative tells Security Council, urging deployment of support mission, 22 avril 2024. ↩
-
Voir Small Arms Survey, Multiplying the sources, 2007. ↩
-
Samuel Céliné, 500 000 armes à feu circulent dans le pays. Seulement 45 000 sont légales. AyiboPost, 18 janvier 2021. ↩
-
Rapport final du groupe d’experts sur Haïti présenté conformément à la résolution 2653 (2022) — S/2023/674, septembre 2023. ↩
-
Voir l’Implementation Agency for Crime and Security, de la Communauté caribéenne (CARICOM). ↩